Lutte contre l’inceste : la Ciivise maintenue avec une nouvelle orientation

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La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) continuera son action grâce à une “nouvelle feuille de route”, annonce la secrétaire d’État à l’Enfance, Charlotte Caubel. Cette déclaration intervient dans le JDD, alors que des inquiétudes planaient sur la pérennité de cette commission, créée en mars 2021 en réponse au choc provoqué par le livre “La Familia Grande” de Camille Kouchner.

La Ciivise : un bilan très positif

Depuis sa création, la Ciivise, présidée par le juge pour enfants Edouard Durand et Nathalie Mathieu, a joué un rôle crucial dans la lutte contre l’inceste. Elle a recueilli près de 30 000 témoignages en deux ans, délivrant un rapport exhaustif de 82 recommandations destinées à contrer ce qu’elle qualifie de “crime de masse”, touchant 160 000 enfants annuellement.

Les appels en faveur de sa prolongation s’étaient multipliés, soulignant l’importance de permettre aux victimes de révéler les violences à une instance officielle.

Une nouvelle orientation pour la Ciivise, 2e version

Malgré ces accomplissements, l’avenir de la Ciivise restait incertain. La secrétaire d’État, Charlotte Caubel, rassure en déclarant que la commission continuera son travail, mais avec une orientation élargie. En plus de l’inceste, la Ciivise se penchera sur des problématiques cruciales comme l’impact de la pédocriminalité en ligne, l’accès à la pornographie et l’éducation à la sexualité des enfants, ainsi que la prostitution des mineurs.

Cette déclaration de la secrétaire d’État intervient au même moment que l’annonce imminente d’un plan en 22 volets du gouvernement pour lutter contre les violences faites aux enfants. Cependant, ce plan ne se limitera pas exclusivement aux violences sexuelles. Cette diversification des mesures préventives s’inscrit dans une perspective plus large de protection de l’enfance.

L’incertain maintien du juge Durand

La question de l’avenir du juge Edouard Durand, actuellement à la tête de la Ciivise, demeure en suspens. Bien que défendu par certaines associations, son maintien à la tête de la commission semble fragile en raison de son franc-parler, de ses critiques répétées envers les dysfonctionnements judiciaires et de son indépendance. Les prochains jours révéleront les décisions de l’exécutif à ce sujet.

Des voix s’élèvent en faveur du maintien du juge Durand, considérant son franc-parler comme essentiel. Cependant, d’autres estiment qu’un remaniement de la composition de la Ciivise pourrait être nécessaire pour assurer sa continuité et son efficacité.

Actions en cours et attentes des associations

Malgré les incertitudes qui entouraient l’avenir de la Ciivise, des actions concrètes ont été mises en œuvre, telles que la première grande campagne de sensibilisation sur l’inceste. Toutefois, des petits rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes, appelant à une politique renforcée de protection de l’enfance. La présidente MoDem de la délégation aux droits de l’enfant, Perrine Goulet, estime qu’il est essentiel de “s’appuyer sur les institutions existantes” pour garantir la protection des enfants.

Maintenir l’élan de la Ciivise pour l’avenir 

En dépit des questions en suspens, la Ciivise perdurera donc avec une nouvelle feuille de route. L’annonce imminente du plan gouvernemental contre les violences faites aux enfants devrait apporter des éclaircissements sur le rôle futur de cette commission. Il revient désormais à l’exécutif de prendre des décisions claires pour garantir la protection des enfants et la continuité des actions initiées par la Ciivise.

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