Le parlement a voté une loi allongeant le délai de l’IVG de 12 à 14 semaines. La loi, proposée en octobre 2020 était controversée.
Une loi pro-IVG progressiste
LREM envoie un nouveau signal aux électeurs de gauche et donne une tonalité plus progressiste à la fin du mandat d’Emmanuel Macron. Ce mercredi a été voté la loi proposée par Albane Gaillot, ex-députée LREM désormais écologiste, en octobre 2020.
Le texte a été adopté avec 135 votes pour et 47 votes contre, on ne compte que 9 absentions. Le président Emmanuel Macron a pourtant exprimé ses nombreuses réticences sur le sujet, pour beaucoup ce choix est une rare marque de l’opposition du parti vis-à-vis de son fondateur.
Albane Gaillot se réjouit du passage de la loi et explique « Le parcours atypique de cette proposition de loi est une leçon à tirer sur le fonctionnement de nos institutions. Elle montre qu’il faut faire fi des étiquettes politiques. Quand une idée est bonne, elle n’est ni de droite, ni de gauche ».
En plus de l’allongement du délai légal de l’IVG à 14 semaines qui aidera les 2000 femmes qui chaque année, sont obligées d’aller à l’étranger où les délais sont plus long, la loi amène d’autres changements. Elle autorise par exemple les sages-femmes à pratiquer l’IVG de manière instrumentale. Elles pouvaient depuis 2016 le pratiquer uniquement par voie médicamenteuse. Les sages femmes sont plus nombreuses que les médecins et cette mesure permettra de faciliter l’accès à l’avortement.
La loi prévoyait également de supprimer la « clause de conscience spécifique » qui autorise les médecins à refuser de pratiquer un avortement. Cette évolution a finalement été supprimée pour faciliter l’adoption du texte.
Un texte aux nombreux détracteurs
Ce texte reste cependant plutôt controversé.
En effet il vient en réponse au manque de praticiens et de centres IVG en France. Valérie Pécresse s’est exprimée lors d’une interview pour le magazine ELLE. Pour la candidate, ce texte est « une fuite en avant qui détourne le regard du vrai problème: l’accès au centre d’IVG, l’absence de gynécologues et de sages-femmes (…) il faut garantir le libre choix des femmes ». Même si les français continuent d’être majoritairement en faveur de l’IVG, les militants anti-IVG s’insurgent contre la loi, tout comme une partie de la droite du Sénat, qui a tenté, sans résultats, de bloquer le passage du texte progressiste.
Emmanuel Macron lui-même, si il affirme avoir l’intention de « respecter la liberté des parlementaires », s’oppose à cette loi avec un argument qui a fait bondir les militants pro-IVG. Il a expliqué que « des délais supplémentaires ne sont pas neutres sur le traumatisme d’une femme ».