La Cour suprême américaine, par une majorité conservatrice, autorise des parents à retirer leurs enfants des cours abordant des thèmes LGBT+ pour protéger leur liberté religieuse. Une décision vivement saluée par Donald Trump et critiquée par des juges progressistes et associations.
Donald Trump salue une « formidable victoire »
La Cour suprême des États-Unis a tranché vendredi 27 juin 2025 en faveur de parents d’élèves qui revendiquaient, au nom de la liberté religieuse, le droit de ne pas exposer leurs enfants à des livres traitant des questions LGBT+ à l’école. Par six voix contre trois, la haute juridiction, dominée par des juges conservateurs, considère que contraindre les parents à exposer leurs enfants à ces thèmes constitue une « atteinte inconstitutionnelle » à leur liberté de culte et « interfère substantiellement avec le développement religieux des enfants ».
Le président américain Donald Trump a rapidement réagi à la décision, la qualifiant de « formidable victoire pour les parents » qui, selon lui, avaient « perdu le contrôle des écoles et de leurs enfants ». Lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, il a affirmé que cette décision réaffirmait les droits fondamentaux des familles face aux écoles.
Les juges conservateurs dénoncent une « imposition de valeurs »
L’affaire oppose des parents d’écoles publiques du Maryland, qui avaient contesté l’introduction en 2022 de livres pour enfants visant à lutter contre les préjugés sur l’homosexualité et l’identité de genre dans les classes maternelles et primaires. Initialement, les autorités scolaires avaient prévu d’informer les familles afin qu’elles puissent demander une dispense pour leurs enfants, mais cette option a finalement été retirée. Des familles musulmanes et chrétiennes ont alors saisi la justice en invoquant le Premier amendement de la Constitution américaine, protégeant la liberté religieuse.
Dans son avis majoritaire, le juge Samuel Alito estime que ces livres « imposent aux enfants un ensemble de valeurs et de croyances hostiles aux convictions religieuses de leurs parents ». Il explique que ces ouvrages « exercent une pression psychologique pour conformer les enfants à ces points de vue spécifiques ». Le juge souligne que ces livres sont « indubitablement normatifs » et ciblent « de jeunes enfants impressionnables », citant notamment des livres traitant du mariage entre personnes de même sexe.
Risque d’isolation ? L’opposition progressiste dénonce un recul
La juge Sonia Sotomayor, dans son opinion dissidente, défend la place des écoles publiques pour exposer les élèves à la diversité sociale. Elle avertit que priver les enfants de cette « expérience essentielle à la vitalité civique » risque de les isoler. Elle dénonce une décision « susceptible de compromettre la préparation des élèves à vivre dans une société pluraliste ».
Daniel Mach, expert juridique de l’ACLU, met en garde contre les conséquences de ce jugement, qui pourrait « entraver les décisions sur les programmes scolaires » et rouvrir des débats sur des sujets sensibles, comme l’enseignement de la théorie de l’évolution. En revanche, la Heritage Foundation, think tank ultra-conservateur, salue une « victoire retentissante » pour les parents américains, réaffirmant leur « droit fondamental à conduire l’éducation morale et religieuse de leurs enfants ».