Aurore Bergé, de nouveau ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, et la lutte contre les discriminations, réaffirme l’importance cruciale de l’éducation à la sexualité à l’école pour construire une société basée sur le respect et l’égalité.
Une ministre engagée pour l’égalité et le respect
Aurore Bergé reprend les rênes du ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, un poste qu’elle avait quitté en septembre dernier. Connue pour son engagement féministe et ses prises de position progressistes, elle entend faire de l’éducation à la sexualité une priorité. Lors de son interview sur RTL, la députée des Yvelines a rappelé qu’il s’agissait d’une « nécessité absolue » pour apprendre aux jeunes générations le consentement, l’égalité, et le respect.
Ce retour au gouvernement, désormais sous la direction de François Bayrou, marque un nouvel élan pour Aurore Bergé. Après avoir soutenu des réformes comme l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution, elle entend poursuivre son combat pour une société inclusive et respectueuse. « Soyons au rendez-vous pour en finir avec l’antisémitisme, le racisme et les discriminations », a-t-elle déclaré.
Éducation à la sexualité : un défi urgent
L’éducation à la sexualité est un sujet controversé en France. Bien que rendue obligatoire depuis 2001 dans les écoles, collèges et lycées, cette mesure reste peu appliquée. Trois séances annuelles sont prévues par la loi, mais dans la pratique, elles sont rarement dispensées. Aurore Bergé souhaite inverser cette tendance et assurer la mise en œuvre effective de ces enseignements.
Elle insiste sur l’importance d’adapter les contenus à l’âge des élèves. « En fonction de la maturité des enfants, on n’aborde pas les mêmes choses à la maternelle et au lycée », précise-t-elle. Dès la maternelle, il est possible d’apprendre aux enfants que leur corps leur appartient et que personne ne peut les toucher sans leur consentement. Ces bases sont essentielles pour prévenir les violences sexuelles et promouvoir une culture du respect.
Le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars), prévu pour la rentrée 2024, mais a été annulé après la censure du gouvernement Barnier. Aurore Bergé se dit déterminée à remettre ce projet sur les rails.
L’éducation à la sexualité face aux critiques conservatrices
Depuis plusieurs années, l’éducation sexuelle est au cœur de débats animés, en particulier face à l’opposition de certains groupes conservateurs. Ces organisations ont intensifié leurs actions à l’automne dernier, dénonçant notamment le programme Evars comme trop ambitieux ou inapproprié. Alexandre Portier, ancien ministre délégué à la Réussite scolaire, avait lui-même exprimé des réserves, estimant que le projet devait être retravaillé.
Pour Aurore Bergé, ces critiques ne doivent pas entraver le progrès. Elle rappelle que l’éducation à la sexualité n’est pas seulement une question de prévention des abus, mais aussi un levier pour promouvoir l’égalité entre filles et garçons. « C’est une priorité pour construire une société du respect », a-t-elle ajouté.
Une priorité politique affirmée
Aurore Bergé veut accélérer la mise en place du programme Evars et renforcer les moyens alloués à l’éducation à la sexualité. Son objectif est clair : garantir que chaque élève, dès le plus jeune âge, reçoive les clés pour comprendre le consentement, respecter les différences et évoluer dans une société plus égalitaire.
Les défis sont nombreux, mais la ministre se montre résolue. Elle appelle à un engagement collectif, inspiré par Gisèle Pélicot, pionnière dans la lutte pour les droits des femmes. À travers ce combat, Aurore Bergé ambitionne de faire de l’éducation à la sexualité un pilier d’une société plus juste.