Femme la plus puissante de la planète pendant de nombreuses années, Angela Merkel est devenue la première femme chancelière de l’histoire allemande. En pleine montée des populismes, le New York Times voyait en elle la nouvelle « leader du monde libre ».
Surnommée Mutti ( Maman en allemand), Angela Merkel tire désormais sa révérence après 16 ans de règne sur le pays, l’occasion de revenir sur les actions politiques qui ont marqué ses concitoyens mais aussi l’ensemble des européens.
L’accueil des réfugiés en masse
L’accueil de réfugiés restera sans doute comme la décision emblématique de l’ère Merkel. Ses soutiens soulignent un acte de courage politique et humaniste. En août 2015, Angela Merkel fut l’une des seules dirigeantes européennes à répondre positivement à la volonté de centaines de milliers de migrants d’être accueilli. Lors de cette été 2015, plus d’un million et demi de demandeurs d’asile provenant de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak, d’Iran ou d’Érythrée ont ainsi rejoint l’Allemagne. À ce jour, près de la moitié d’entre ont reçu une reconnaissance plus ou moins durable de statut de réfugié ou de tolérance sur le territoire et ont réussi à s’intégrer en trouvant un emploi. Des programmes ont été mis en place pour loger, former, apprendre la langue et les coutumes aux nouveaux arrivants. sont les entreprises qui ont également joué le jeu et contribué à la formation et à l’employabilité de ses nouveaux venus. Cet élan de solidarité reste un succès pour la chancelière allemande qui avait promis à ses concitoyens qu’elle « arriverait » à intégrer ces centaines de milliers de personnes massées aux frontières.

La gestion des crises
« La vie sans crises est plus facile, mais quand elles sont là, il faut y faire face ». Angela Merkel avait résumé son credo le 22 juillet.
La Chancelière allemande avait cité les 5 crises qu’elle avait dû affronter au pouvoir : l’afflux des réfugiés mais aussi la crise financière de 2008, la pandémie de Covid-19, la crise de l’euro ou le réchauffement climatique. Sur cette dernière, c’est la catastrophe de Fukushima qui avait décidé Mme Merkel en 2011 à renoncer au nucléaire. Pourtant, cette question a finalement trop peu avancé, a-t-elle elle-même reconnu.
Un des succès d’Angela Merkel est d’ordre économique : dans son pays le taux de chômage a drastiquement diminué au cours des 16 dernières années passant de 11,2% à 5,7%.

Le Rendez-vous manqué avec l’égalité femmes-hommes
Ce n’est que très récemment qu’Angela Merkel s’est déclarée « féministe » lors d’un entretien avec l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, assurant elle-même avoir été « timide » sur ce sujet.
Le combat en faveur de l’égalité femmes-hommes n’a en effet jamais été une priorité de la chancelière, au grand dam des féministes qui ne comprennent pas comment une femme qui a réussi à pulvériser le plafond de verre, ne se soit pas préoccupé davantage de ces questions.
Selon Ines Kappert, directrice de la fondation Gunda Werner, spécialisée dans l’étude du féminisme et le genre, la Chancelière « a eu 16 ans pour écouter les féministes et améliorer la situation des femmes en Allemagne mais elle a décidé de ne pas le faire », « une gifle » pour les femmes.
L’Allemagne est un mauvais élève en matière d’égalité salariale. En effet, l’écart de rémunération entre hommes et femmes est un des plus élevés de l’Union européenne, s’élevant à 19% en 2019. De nombreuses femmes ont des emplois précaires et à temps partiels en Allemagne.