Valérie Pécresse a tenu son premier grand meeting, devant 7000 personnes à Paris, un exercice essentiel pour le début de sa campagne mais qui n’a pas convaincu. La candidate a été vivement critiquée, par ses adversaires mais également par son propre parti.
Une oratrice fragile
Une « Nouvelle France », c’est l’objectif que Valérie Pécresse a exposé dimanche lors de son premier grand meeting, au Zénith de Paris. Clairement mal à l’aise devant cette immense foule de 7000 personnes, la candidate a tenu un meeting vivement attaqué même au sein de son propre parti « C’était un naufrage. On a voulu lui faire faire un exercice qu’elle ne sait pas faire. Il aurait fallu la faire marcher sur scène, qu’elle dise dès le début ‘je ne suis pas une grande oratrice’… là, ce n’est juste pas possible » a confié un élu LR à BFMTV.
La candidate LR a défendu les valeurs du travail, affirmant « Je veux porter un nouvel espoir, celui d’une nouvelle France que nous devons reconstruire ensemble ». En évoquant son programme, elle a fait des promesses fortes, comme la défense du nucléaire, ou encore l’augmentation des salaires « Dès cet été, chaque salarié gagnant 1.400 euros nets gagnera 500 euros de salaire de plus par an » a-t-elle promis.
La candidate n’a pas manqué d’utiliser ce meeting pour relancer les thématiques qui fâchent et vilipender ses adversaires à la présidentielle. Elle a critiqué le wokisme « contraire à la république » et a accusé Emmanuel de Macron d’avoir « cédé à la repentance » et « radicalisé les banlieues ».
Valérie Pécresse n’a pas crispé les esprits que par son manque d’aisance à emmener une foule avec elle. Sur le fond, elle a aussi été attaqué sur le fond en prononçant cette phrase qui lui vaut depuis de nombreuses critiques « pas de fatalité. Ni au grand remplacement, ni au grand déclassement ».
La défense de Valérie Pécresse face aux critiques
Le « grand remplacement » est une théorie très présente dans la campagne du candidat très à droite Eric Zemmour. Cette théorie affirme qu’il se déroule actuellement un processus de substitution des Français d’origine européenne par une population étrangère, en l’occurrence maghrébine.
L’allusion à cette théorie a fait bondir ses adversaires. Anne Hidalgo, notamment a estimé que Valérie Pécresse avait franchi « un Rubicon de plus » tandis que Olivier Faure, membre du PS, exprime sa « sidération de voir une candidate qui se dit républicaine reprendre les mots et les concepts de l’extrême-droite ».
La candidate s’est défendue sur RTL « la phrase est +je ne me résigne ni au grand déclassement ni au grand remplacement+, ça veut dire que je ne me résigne pas justement aux théories d’Éric Zemmour et aux théories de l’extrême droite, parce que je sais qu’une autre voie est possible » a-t-elle affirmé. Quant à son malaise sur scène, elle se défend « La salle était incandescente, elle a été dure à prendre et (…) si vous voulez des orateurs, il y en a plein dans la campagne, moi je suis une faiseuse » et se dit « plus à l’aise dans le dialogue direct avec les Français, peut-être plus à l’aise sur ce plateau avec vous ». Contrairement à son habitude de constamment se mettre en opposition avec l’actuel président elle a expliqué « Il y a eu un candidat qui a eu du mal à faire des meetings au début de sa carrière politique et je crois qu’il s’appelait Emmanuel Macron ».