Violences conjugales : des agences Stéphane Plaza Immobilier souhaitent quitter la franchise

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La rédaction

Des dizaines d’agences « Stéphane Plaza Immobilier » souhaitent quitter la franchise depuis le procès de l’animateur, jugé pour violences conjugales sur deux anciennes compagnes.

Jugé pour violences conjugales

Stéphane Plaza, célèbre agent immobilier était jugé pour « violences habituelles physiques et/ou psychologiques par concubin » entre 2018 et 2022 contre une ancienne compagne, Amandine, ainsi que pour « violences habituelles psychologiques par concubin » envers une autre, Paola, entre 2021 et 2022. Une incapacité totale de travail, qui définit la gravité des répercussions sur la santé, supérieure à huit jours a été établie pour ces deux femmes, présentes à l’audience.

« Il oscillait : il prenait soin de moi, mais ça pouvait changer en quarante-huit heures et tout s’écroul[ait] », a témoigné Amandine, qui continue de vivre dans « la peur ».

« Il est reproché à M. Plaza d’avoir porté des coups, dénigré, humilié publiquement, tordu des doigts si fort que certains ont été luxés, d’avoir mordu », a énuméré la procureure en requérant cette peine. « Il faut rappeler aujourd’hui qui est la victime et qui est l’agresseur, ne pas faire du couple une zone de non-droit. M. Plaza a fait un choix : celui de la violence pour imposer sa volonté au sein du couple », a-t-elle déclaré.

Stéphane Plaza assume avoir été « un peu lourd » sur quelques « blagues », a « déçu peut-être », été infidèle, « oui ». Mais violent, « jamais ».

Une crise judiciaire et économique depuis l’affaire

Le nom de Stéphane Plaza est devenu dur à porter. Me Sarah Laassir, avocate spécialisée en droit immobilier, affirme à l’AFP avoir « des discussions avec une dizaine de franchisés Stéphane Plaza Immobilier désireux de sortir de la franchise », confirmant une information de France Inter.

L’enseigne, lancée en 2015 et détenue à 51 % par la chaîne de télévision M6, comptait 660 agences en 2022. Toutefois, le procès de Stéphane Plaza pour violences conjugales, dans lequel 18 mois d’emprisonnement avec sursis et 10 000 euros d’amende ont été requis, porte atteinte à la crédibilité de la marque. Cette crise d’image vient s’ajouter à une crise économique marquée par la chute massive des transactions dans le secteur de l’immobilier ancien.

Baisse de fréquentation, perte de mandats

Depuis la médiatisation de l’affaire, les agences du réseau souffrent d’une baisse de fréquentation et d’une perte de mandats. « Les clients ne veulent plus poser de panneau sur les façades avec le nom de Stéphane Plaza. En prospection, on nous parle plus de l’affaire que de business, on a une baisse de fréquentation, on perd des mandats de vente », explique un franchisé, préférant rester anonyme en raison de négociations en cours avec le groupe pour rompre son contrat. Il ajoute : « J’ai perdu entre 5 et 10 mandats depuis le début de l’été, ça représente presque 100 000 euros de chiffre d’affaires perdus. »

Une autre franchisée, à la tête de deux agences, raconte avoir été victime d’insultes, d’un refus de prêt bancaire en raison de la « dangerosité » associée à l’enseigne, et de départs de collaborateurs. Elle explique à l’AFP : « Mon contrat de franchise n’arrive à échéance que dans un an. L’enseigne me demande de rembourser les redevances que j’aurais dû payer pendant cette période si je romps le contrat. Mais mes caisses sont à sec. J’ai deux mois de vie devant moi si je ne sors pas de la franchise. »

Cette dernière estime que l’enseigne dessert aujourd’hui son activité : « On veut juste travailler dans de bonnes conditions. Si on paye une redevance de franchise, c’est pour que ça serve à quelque chose. Aujourd’hui, ça nous dessert beaucoup. »

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