Rosangela da Silva, Première dame du Brésil : militante grâce à la mode

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La rédaction

La Première dame du Brésil, Rosangela da Silva, laisse transparaitre son engagement dans ses tenues : Féminisme, défense de l’environnement ou des peuples autochtones… Elle se soucie également de mettre en avant les créateurs de son pays.

La sociologue Rosangela da Silva, surnommée “Janja”, a, depuis l’élection de son mari à la présidence du pays, adopté une mode militante avec des couleurs vives, des tissus recyclés ou une étoile rouge, symbole du Parti des Travailleurs de son mari, le président Lula da Silva, sous la semelle de sandales en cuir.

À l’investiture, elle n’a pas porté de robe, mais un tailleur en soie orné de motifs brodés avec des brins de paille par des femmes du nord-est, fief électoral et région natale de Lula. Le tout dans des tons champagne, obtenus grâce à une teinte naturelle à base de cajou et de rhubarbe, qui poussent abondamment au Brésil. “Le pantalon est un symbole d’émancipation féminine. À Brasilia, il y a une vingtaine d’années, les femmes ne pouvaient pas en porter pour se rendre au Parlement ou à la Cour suprême”, a expliqué Helo Rocha, styliste qui a conçu la tenue avec Camila Pedrosa.

Ambassadrice de la mode de son pays

À travers ses tenues, Janja souhaite “donner un nouveau sens à la fonction de Première dame”, comme elle l’avait promis durant la campagne, en l’éloignant de sa dimension “patriarcale”. “Elle fait de la mode nationale liée aux minorités un des éléments pour construire l’image d’une femme progressiste, féministe, indépendante et liée aux questions sociales”, estime Benjamin Rosenthal, spécialiste en marketing à la Fondation Getulio Vargas.

Dans un entretien à Vogue, Janja avait assuré qu’elle se voyait en ambassadrice de la mode de son pays. “J’ai parlé avec des stylistes et j’ai beaucoup appris à leur contact, je veux amener leurs créations partout où je vais”, assure-t-elle. Son style est d’ailleurs radicalement opposé à celui de Michelle Bolsonaro, l’épouse du prédécesseur de Lula, Jair Bolsonaro, qui portait surtout des vêtements aux tons pastels.

Lors d’une visite officielle en Argentine, elle a porté une jupe longue rouge vif signée Reptilia, très tendance et connue pour ses vêtements faits de tissus recyclés. Janja affectionne les vêtements qui sont “pratiques et lui donnent l’image d’une femme qui met la main a la pâte”, dit Heloisa Strobel fondatrice de la marque Reptilia. “Ce serait étrange de la voir dans une robe moulante dans laquelle elle peut à peine marcher”, insiste-t-elle.

©Twitter. Janja n’hésite pas à afficher son soutien a son mari sur les reseaux sociaux.

Des marques 100% brésiliennes

Au-delà des tissus recyclés de Reptilia, la Première dame a également eu un coup de coeur pour la griffe Misci, très remarquée à la Sao Paulo Fashion Week. Et notamment pour un chemisier représentant Maria Bonita, icône féministe et figure controversée du nord-est brésilien au début du XXe siècle, vue par certains comme une héroïne populaire et par d’autres comme une criminelle sanguinaire.

“La mode est une matérialisation de l’instant socio-politique. Janja utilise notre marque comme un outil pour faire parler ses vêtements”, dit Airon Martin, créateur chez Misci, une entreprise en plein boom, qui lorgne sur le marché international. “À l’étranger, le Brésil est connu pour les tongs et le carnaval, mais nous avons également une industrie du luxe qui marche très fort”, souligne-t-il.

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