Préjugés de genre : la santé des femmes impactée

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La rédaction

Les préjugés liés au genre dans la santé sont encore très présents et sont susceptibles d’influencer défavorablement les diagnostiques et la prise en charge des femmes.

Des difficultés de diagnostique

L’historienne féministe Elinor Cleghorn a publié en juin dernier « Unwell women: a journey through medicine and myth in a man-made world » (« Femmes malades: un voyage à travers la médecine et le mythe dans un monde créé par l’homme »). En se basant sur son expérience et sur des témoignages, la Britannique raconte comment la santé des femmes a toujours été mal comprise et mal prise en charge dans l’Histoire.

Dans son livre, elle raconte avoir souffert de douleurs aux jambes pendant de longues années, que aucun médecin ne parvenait à diagnostiquer, pensant à une grossesse ou se cachant derrière l’explication facile « c’est probablement juste vos hormones ». Elle a enduré ces douleurs 7 ans avant qu’un médecin ne lui diagnostique finalement un lupus.

La neurobiologiste Catherine Vidal confirme « La soi-disant *nature* des femmes, les représentations qu’on en a faites de créatures faibles, ont longtemps imprégné la médecine ».

Chez le personnel soignant, il existe de nombreux préjugés qui persistent susceptibles de jouer sur la prise en charge des pathologies.

L’absence de dépistages

La cardiologue Claire Mounier-Vehier regrette que les femmes elles même mettent du temps à se faire diagnostiquer « Elles se sentent moins concernées par leur santé, elles la font d’ailleurs souvent passer après leur famille ou leur travail ». Elle s’inquiète car chaque jour, 200 femmes meurent de maladies cardio-cérébro-vasculaires.

« Dans huit cas sur dix, on pourrait éviter la maladie par le dépistage » rapporte la cardiologue, cheffe de service au CHU de Lille.

Elle redoute également, le manque de sensibilisation du personnel de santé « Il faut arrêter de croire que quand un homme s’effondre il fait un arrêt cardiaque, mais que, quand c’est une femme, c’est un malaise vagal ».

D’autres maladies, qui relèvent de la santé des femmes uniquement, sont encore très peu connues et très mal prises en charge. L’endométriose par exemple, qui a été instaurée au 2e cycle de fac de médecine seulement en 2020.

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