Marie Claire Chevalier, est décédée ce mardi 25 janvier des suites d’une longue maladie. Elle fut une figure de la lutte pour le droit à l’avortement en France.
Procès emblématique avec son avocate Gisèle Halimi
Marie-Claire Chevalier est une femme née en 1955 en France. En 1971, alors qu’elle a 16 ans, elle est violée par un des élèves de son lycée et tombe enceinte. L’avortement étant interdit à cette période, elle décide d’avorter clandestinement.
Peu après, l’agresseur est accusé de viol et décide pour se défendre de dénoncer l’avortement illégal de sa victime. Marie Claire Chevalier risque jusqu’à 2 ans d’emprisonnement. Sa mère, Michèle Chevalier, qui l’avait aidé à se faire avorter, décide de contacter Gisèle Halimi pour la défendre lors de son procès. L’avocate est connue pour sa défense des droits des femmes et accepte de défendre Marie Claire. Elle décide, lors du procès, nommé le procès de Bobigny, d’attaquer directement la loi de 1920 interdisant la contraception et l’avortement.
Une vie difficile après le procès
Marie Claire Chevalier gagne son procès et est relaxée. Le procès, très médiatisé, est considéré comme l’un des premiers pas vers la loi Veil, légalisant l’avortement 3 ans plus tard. Il est utilisé comme une « affaire politique » par Simone Veil et Gisèle Hamili. Le procès avait été très compliqué pour la jeune fille, qui tomba en dépression et tenta de se suicider peu après. Elle finit par changer de nom afin de vivre dans l’anonymat et devient mère et grand-mère. Selon son compagnon, elle est restée très proche de son avocate, avec laquelle elle passait régulièrement des journées à Paris.
Photo : Gisèle Hamili et Marie Claire Chevalier sur la couverture de « La Cause des Femmes » de Gisèle Hamili.