L’Enquête Pisa révèle que les filles ont moins confiance en elles que les garçons. Les jeunes femmes étudiantes ont plus tendance à attribuer leurs échecs à un « manque de talent » que leurs camarades masculins.
Les filles se disent moins talentueuses que les garçons
L’enquête Pisa sonde tous les trois ans, les performances d’étudiants de 15 ans du monde entier, en sciences, en mathématiques et en lecture. Depuis 2018, les élèves sont interrogés sur la phrase « Quand j’échoue, je crains que ce soit parce que je n’ai pas assez de talent ». Résultat, dans les 72 pays étudiés, 61% des filles s’identifient à cette affirmation contre 47% des garçons. On constate avec surprise, que cet écart est plus creusé dans les pays étant plus égalitaires, Thomas Breda, co-auteur de l’étude rapporte « lorsque les pays se développent, les normes de genre ne disparaissent pas, mais se reconfigurent ». De plus, plus les filles ont de bonnes compétences scolaires, plus elles doutent de leur talent face à l’échec et se sous-estiment. Les garçons sont plus prompts à accorder leur échec à des éléments extérieurs.
Les pays plus égalitaires sont les plus touchés
« On n’a pas d’excellente explication » rapporte Thomas Breda, une hypothèse émet l’idée que les pays plus égalitaires sont d’avantages portés sur la réussite individuelle et valorisent le talent. Les chercheurs trouvent des corrélations entre ce doute et le manque de confiance en soi, le dégoût pour la compétition et les chances de travailler ou pas dans les milieux réputés masculins des technologies de l’information et de la communication, souvent mieux payés.
Ces résultats sont très peu encourageants pour le futur, l’étude « suggère qu’il est peu probable que le plafond de verre disparaisse à mesure que les pays se développent ou deviennent plus égalitaires ». Thomas Breda encourage à sortir de la recherche de talent et de réussite pour et rapporte « La réussite passe par un apprentissage fait d’essais et d’erreurs. (…) Si on déconstruit l’idée du talent pur, on va aussi déconstruire l’idée que les filles sont moins naturellement dotées de talent que les garçons ».