Après avoir passé seulement quelques heures dans leurs collèges et lycées enfin rouverts en mars, les jeunes filles afghanes ont dû rentrer chez elle, les établissements scolaires ayant subitement refermés.
Un retour à l’école écourté pour les filles afghanes
L’annonce de la fermeture des écoles a été faite alors que de nombreuses élèves étaient déjà de retour dans leurs salles de classe depuis quelques heures, pour la première fois depuis la prise de pouvoir des talibans en août dernier.
Le porte parole du ministère de l’éducation du pays, Aziz Ahmad Rayan rapporte « En Afghanistan, surtout dans les villages, les mentalités ne sont pas prêtes » « Nous avons certaines restrictions culturelles (…) mais les principaux porte-parole de l’Emirat islamique offriront de meilleures clarifications ».
La date du retour à l’école des filles avait pourtant été annoncée il y a plusieurs semaines par le même porte-parole qui expliquait que les talibans avaient la « responsabilité de fournir une éducation et des structures éducatives » aux élèves. Même si des mesures avaient été prises afin que les étudiantes de 12 à 19 ans ne croisent pas de garçons et que les écoles fonctionnent selon les principes islamistes.
Andrew Watkins, spécialiste de l’Afghanistan au sein de l’Institut américain pour la paix, estime que ce volte face soudain reflète des désaccords au sein du régime totalitaire « Ce changement de dernière minute semble être motivé par des différences idéologiques au sein du mouvement (…) sur la façon dont les filles retournant à l’école seront perçues par leurs partisans ».
L’espoir des étudiantes anéanti
Les jeunes filles afghanes, qui se réjouissaient d’enfin pouvoir reprendre le chemin de l’école, ( certaines allant même jusqu’à remercier les talibans ce mercredi matin quelques heures avant la fermeture), referment leurs livres et quittent leurs établissements en larmes.
Palwasha, enseignante à l’école des filles qui a du annoncer la nouvelle a ses élèves, témoigne douloureusement « J’ai vu mes élèves pleurer et hésiter à quitter le cours. C’est très douloureux de voir vos élèves pleurer ».
L’émissaire des Etats-Unis pour les droits des femmes afghanes, Rina Amiri, affirme que la fermeture des écoles « affaiblit la confiance dans l’engagement des talibans », sur Twitter elle se désole Cela « anéantit encore plus les espoirs des familles d’avoir un meilleur avenir pour leurs filles ».
Nombreux sont les observateurs qui craignent que le nouveau régime n’interdise totalement l’école aux jeunes filles, comme ils l’avaient fait entre 1996 et 2001.
