Les 20 derniers otages israéliens encore en vie à Gaza ont été libérés lundi, mettant fin à plus de deux ans de captivité. Ils ont regagné Israël peu avant la libération de détenus palestiniens, conformément à l’accord de cessez-le-feu négocié sous l’égide des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte.
“La fin d’un long et douloureux cauchemar” salué par Trump
Le président américain Donald Trump, à l’origine du plan de paix ayant permis cette libération, a salué un “triomphe incroyable pour Israël et le monde”. Reçu à la Knesset sous une ovation debout lors d’une visite éclair, il a estimé que cette journée marquait “la fin d’un long et douloureux cauchemar” pour les Israéliens comme pour les Palestiniens. “Ce n’est pas seulement la fin d’une guerre, c’est la fin d’une ère de terreur et de mort”, a-t-il déclaré, évoquant “l’aube historique d’un nouveau Moyen-Orient”.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, de son côté, salué en Donald Trump “le meilleur ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche” et dit entrevoir la possibilité d’une “conclusion rapide de nouveaux traités de paix” avec des pays arabes. Donald Trump devait ensuite rejoindre Charm el-Cheikh, en Égypte, pour un sommet international consacré à l’avenir du territoire palestinien. L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, y participait également aux côtés du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Les médiateurs doivent y signer un document garantissant l’application du cessez-le-feu.
Des scènes de joie en Israël et en Cisjordanie
À Tel-Aviv, sur la place des Otages, des milliers de personnes s’étaient rassemblées dès l’aube. Des cris, des larmes, des accolades ont accompagné les libérations. “On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans”, a témoigné Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.
Quelques heures plus tard, à Ramallah, en Cisjordanie occupée, des scènes similaires de liesse ont marqué l’arrivée des premiers prisonniers palestiniens libérés. “C’est un sentiment indescriptible, une renaissance”, a confié à l’AFP Mahdi Ramadan, un ancien détenu entouré par ses parents.
L’accord prévoit la libération par Israël de 250 prisonniers pour “raisons de sécurité”, dont plusieurs condamnés pour des attentats meurtriers, ainsi que de 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.
Gaza : un territoire à reconstruire
Dans la bande de Gaza, dévastée par deux années de guerre, les habitants tentent de revenir sur leurs terres. “Je suis rentrée le cœur tremblant”, a raconté Fatima Salem, 38 ans, de retour à Gaza-ville. “Mes yeux n’arrêtaient pas de chercher des repères, mais rien n’était plus pareil, même les maisons des voisins n’étaient plus là. Nous allons planter une tente et attendre la reconstruction.”
Des convois d’aide humanitaire ont commencé à franchir les points de passage de Kerem Shalom et de Rafah, dans le sud de Gaza, pour approvisionner les populations déplacées. Selon un nouveau bilan établi par l’AFP à partir de données officielles, 1.219 personnes ont été tuées côté israélien lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, en majorité des civils. Des dizaines de milliers de morts ont été recensés dans la bande de Gaza depuis le début de la riposte israélienne.
Le plan américain prévoit que le Hamas soit exclu de la gouvernance du territoire et que son arsenal soit détruit, tandis que l’armée israélienne se retire progressivement. Pour les habitants de Gaza, un espoir fragile renaît : celui d’une paix durable et d’une reconstruction après des années de guerre.
Lire aussi : Israël- Hamas : une trêve imminente pour la libération d’otages