Pornographie : le rapport accablant du HCE

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Mercredi 27 septembre, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a publié un rapport alarmant qui met en lumière la prévalence choquante de contenus pornographiques violents en France. 

Des chiffres préoccupants selon le HCE

En menant des recherches approfondies sur quatre sites de diffusion de contenu pornographique pendant plus d’un an et demi, le HCE a découvert plus de 70 000 vidéos sous le mot-clé « surprise » et près de 14 000 sous celui de « torture ». Ces résultats révèlent un sombre aspect de la pornographie en ligne, mettant en évidence des incitations au viol ou à la maltraitance des femmes. Pendant plusieurs mois, la commission « violences faites aux femmes » du HCE s’est consacrée à l’étude des vidéos pornographiques proposées aux internautes, la plus grande partie du temps, gratuitement et en accès libre. Leur travail a consisté en des auditions, une revue de la littérature existante, et une étude approfondie des quatre principales plateformes pornographiques en France, à savoir PornHub, Xhamster, Xvideos et Xnxx. 

Les résultats de leurs recherches, présentés dans un rapport de plus de 230 pages, ont été accompagnés d’un cri d’alarme du HCE. Le conseil souhaite sensibiliser le public aux atteintes graves à la dignité humaine et aux conséquences néfastes de la diffusion illimitée et illégale de ces contenus sexuels. 

Contenus choquants et sanctions pénales 

Les vidéos pornographiques mises en lumière par le rapport du HCE sont non seulement choquantes et humiliantes pour les femmes, qui sont majoritairement représentées dans ces contenus, mais elles sont également passibles de sanctions pénales en vertu de la législation française. Le rapport décrit des sites « infestés de vidéos de viols », de scènes de « triple pénétration anale », de « torture », de « gangbang » ou encore de mise en scène d’inceste. 

Sylvie Pierre-Brossolette, membre du HCE, dénonce ces contenus comme un « massacre illégal à but lucratif », soulignant le besoin urgent de briser le mur d’indifférence qui entoure la montée de la violence dans l’industrie pornographique. Ainsi, le rapport du HCE vient renforcer les propos de Laure Beccuau, procureure de la République de Paris, qui avait rédigé en septembre 2022 le premier rapport parlementaire sur ce sujet intitulé « L’envers du décor ». Elle avait alors estimé que « 90 % des contenus pornographiques contiennent de la violence physique ou verbale, et sont donc pénalement répréhensibles ». 

Dans son rapport, le HCE met en évidence la nécessité de protéger la dignité humaine, en particulier celle des femmes, qui sont les principales victimes de ces contenus. Les actes de violence physique, les agressions verbales et les actes de torture représentent une menace sérieuse pour la société et doivent être traités avec la plus grande sévérité. Le HCE appelle à une prise de conscience collective et à une action immédiate pour mettre fin à cette normalisation de la violence dans la pornographie. 

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