La basketteuse Brittney Griner, double championne olympique, arrêtée en Russie pour des accusations de trafic de drogue a été échangé avec le trafiquant d’armes Viktor Bout, condamné à 25 ans dans une prison américaine, L’échange a été réalisé dans un aéroport d’Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis.
Une négociation tendue
« Il y a quelques instants, j’ai parlé avec Brittney Griner. Elle est en sécurité. Elle est à bord d’un avion. Elle est en route vers les Etats-Unis », s’est réjoui Joe Biden, depuis la Maison Blanche. Elle a « bon moral » malgré « le traumatisme » enduré, a ajouté le président américain.
Sur les images de l’échange, la championne apparaît les cheveux courts, sans ses longues dreadlocks. La famille de Brittney Griner a tenu a remercié les autorités américaines pour sa libération : « Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude envers le président Biden et son administration pour le travail inlassable qu’ils ont accompli pour ramener Brittney à la maison. »
Aux Etats-Unis, la femme de la sportive, Cherelle Griner explique être « submergée par les émotions ».
Quant à la commissaire de la ligue professionnelle américaine de basket féminin (WNBA), Cathy Engelbert, elle explique : « pas un jour lors de ces 10 derniers mois sans que nous ayons porté Brittney Griner dans nos coeurs et nos pensées. »
Une prise d’otage dans un contexte de guerre contre l’Ukraine
Brittney Griner, de 32 ans avait été arrêtée en début d’année dans un aéroport de Moscou avec une vapoteuse et du liquide contenant du cannabis, un produit interdit en Russie.
En août, la sportive afro-américaine avait été condamnée à neuf ans de prison son appel avait été refusé. Elle était détenue dans le centre de la Russie.
Les soutiens de la jeune femme ont toujours décrit son arrestation comme une prise d’otage pour marchander avec Washington dans le contexte très particulier du conflit en Ukraine.
Le célèbre trafiquant d’armes russe, avait été arrêté en 2008 en Thaïlande, puis Viktor Bout avait été condamné à 25 ans de prison aux Etats-Unis. Surnommé le « marchand de mort », l’histoire de ce bandit à envergure internationale avait notamment inspiré « Lord of War », un film d’Andrew Niccol avec Nicolas Cage et Ethan Hawke.
Critiquée par l’opposition républicaine pour avoir fait une « mauvaise affaire » dans cet échange de prisonniers, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre a expliqué que si cet échange pouvait « être ressenti dans l’immédiat comme injuste ou arbitraire », « le président (Biden) estimait avoir une obligation morale. (…) C’était soit Brittney, soit personne. Et nous ne nous excuserons pas pour cela. »