Le Festival de Cannes décerne sa 76e Palme d’Or à la réalisatrice Justine Triet pour son film Anatomie d’une Chute. Un film qui a su remporter l’adhésion du jury, présidé cette année par le réalisateur suédois Ruben Ostlund. C’est la troisième fois qu’une femme remporte la Palme d’or. Avant elle, Jane Campion la remportait , il y’a tout juste 30 ans pour La Leçon de Piano et Julia Ducournau pour Titane en 2021.
Originaire de Fécamp, Justine Triet espère lors de ses études devenir peintre et s’inscrit aux Beaux-Arts à Paris. Après deux ans, elle décide finalement de se tourner vers la vidéo et le montage. Justine Triet s’est d’abord intéressée aux courts métrages. En 2013 , elle trouve sa signature et fait plusieurs films qui racontent des parcours de femmes. En recevant sa palme d’Or, elle a fait un discours anti-gouvernement.
Une réaction politisée lors de son sacre
En recevant son Prix, la cinéaste a profité de La Tribune pour fustiger un gouvernement libéral et dénoncer l’injustice de la réforme des retraites . “Ce schéma de pouvoir dominateur, de plus en plus décomplexé, éclate dans plusieurs domaines”, a-t-elle déclaré, Justine Triet explique que le gouvernement cherche à casser « l’exception culturelle » française
Sa réaction fait déjà polémique pour un certain nombre qui voit une ingratitude envers un système de financement du cinéma français dont Justine Triet a bénéficié pour réaliser ses films. La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a aussitôt réagi en se disant “estomaquée par son discours si injuste”: “Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas”, a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.
Les posts sont nombreux sur les réseaux sociaux pour commenter sa réaction inattendue.
“Des films autour des femmes”
Il y a 10 ans , son film La Bataille de Solférino raconte les péripéties d’une journaliste qui couvre la Présidentielle de 2012. Le film ne remporte pas un grand succès. Quelques années plus tard c’est avec Victoria , une journaliste campée par Virginie Efira que Justine Triet rencontre un plus large public avec plus de 600 000 spectateurs et une reconnaissance de la profession avec 5 nominations au Cesar. Il y a 6 ans, c’est son film Sybil, toujours avec Virginie Efira qui est présent en compétition à Cannes: l’histoire d’une psychanalyste en quête d’écriture , un film qui rassemble d’autres acteurs reconnus : Adèle Exarchopoulos, Gaspard Ulliel et Niels Schneider.. Aujourd’hui c’est avec Anatomie d’une Chute qu’elle décroche la tant convoitée Palme D’Or. Un film, inspiré d’un fait divers et construit comme un puzzle. Il dissèque les rapports de force au sein d’un couple d’artistes, porté par l’interprétation de Sandra Hüller. L’autrice allemande est accusée du meurtre de son conjoint dans leur demeure des Alpes.
Justine Triet souhaite voir plus de « récits faits par des femmes, réalisés par des femmes, jugés par des femmes. On est encore très loin de la parité”. La réalisatarice l’a expliqué : elle fait « des films autour des femmes. »