JO-2020: Qui est la championne de judo Clarisse Agbégnénou ?

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La rédaction

Sacrée championne olympique des -63 kg à Tokyo, la française Clarisse Agbégnénou, reste encore peu connue du grand public. Cette athlète de haut niveau a pourtant un palmarès à faire pâlir d’envie toutes les judokas du monde.

En prenant sa revanche sur la Slovène Tina Trstenjak, Clarisse Agbégnénou a décroché l’or face à celle qui l’avait emporté à Rio en 2016. A 28 ans, la jeune femme est la judoka la plus titrée en France avec ses cinq titres de championne du monde et cinq de championne d’Europe.

RAGE DE VIVRE

Clarisse Agbégnénou est pourtant loin de naître avec un gabarit d’athlète. Bébé prématurée de deux mois, réanimée à la naissance et ne pesant que 2kg, elle passe plusieurs semaines sous haute surveillance, subit une opération du rein et reste dans le coma plusieurs jours.

Cette rage de vivre, elle la développe aussi dans sa famille en tenant tête à ses trois frères. « Ça ne peut que te forger. T’es la seule fille, t’as pas le choix: il faut leur faire la guerre, sinon tu te fais bouffer! », explique sa mère Pauline. Clarisse est une enfant ultra dynamique, et pour canaliser son énergie, ses parents l’orientent alors vers l’apprentissage du judo à 9 ans. Quelques années plus tard, elle rejoint le pôle France d’Orléans. Puis en 2009, elle arrive à l’Insep, la pépinière du sport français. Elle enchaîne ensuite les entraînements, les compétitions et accumule les performances.

RAGE DE VAINCRE

« Je n’ai pas besoin de lui transmettre la culture de la gagne, elle l’a », c’est un »bulldozer » sur les tapis expliquait Larbi Benboudaoud, qui la suit depuis ses débuts en Bleu et désormais directeur de la haute performance du judo français.

De l’argent olympique de Rio, « ce n’est pas la bonne médaille pour moi », affirmait déjà Clarisse Agbégnénou qui était déterminée à remporter l’or olympique en 2021. Cette année supplémentaire d’attente et d’entraînement à cause du report des jeux est pourtant lourde à porter, explique la championne, « Ça a été épuisant. Je me sen(tais) la meilleure version de moi-même, mais j’avais hâte d’en finir. J’ai essayé de travailler d’autres choses, d’autres sports, de demander de l’aide à d’autre personnes pour ne pas rester sur mes acquis et dans ma routine. Mais (cette année en plus) je ne pourrai pas l’enlever. Je ne pensais pas toucher aussi bas. Mais maintenant je me dis +s’il fallait toucher aussi bas pour l’avoir, je pense que je le referais (…) quand on arrive à se relever, c’est que du bonheur ».

ROLE MODEL

La championne du monde 2019 des -70 kg Marie-Eve Gahié la décrit comme « un modèle dans sa détermination, dans la manière dont elle combat. Et dans la vie, c’est comme une grande sœur ». Clarisse Agbégnénou est adepte des réseaux sociaux et notamment d’Instagram où elle partage avec ses followers, ses entraînements, ses victoires, ses voyages mais également les causes qui lui tiennent à cœur et notamment des femmes en particulier. Elle a par exemple participé au développement de culottes menstruelles avec une marque spécialisée ou posé en Une de L’Équipe Magazine pour un dossier sur les seins des sportives.

Également adjudante de gendarmerie, Clarisse Agbégnénou n’hésite pas à montrer sa fierté de représenter le drapeau français et souligne régulièrement son attachement et le respect dû aux forces de l’ordre.

La jeune femme, véritable Teddy Riner au féminin, incarne désormais un role model pour de nombreuses jeunes filles. Une championne à suivre.

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