En 2025, le Tour de France Femmes avec Zwift propose une dotation globale d’environ 260 000 euros, contre plus de 2,5 millions d’euros pour le Tour masculin. La gagnante, Pauline Ferrand-Prévot, a remporté 50 000 €, soit 10 fois moins que Tadej Pogačar, vainqueur chez les hommes (500 000 €).
Un gouffre persistant dans le cyclisme
Et l’écart ne s’arrête pas là : chaque victoire d’étape chez les hommes est récompensée par 11 000 €, contre à peine 4 000 € pour les femmes. Les primes pour les maillots distinctifs (meilleure grimpeuse, sprinteuse, jeune…) sont elles aussi très inférieures. Pourtant, les coureuses professionnelles s’alignent sur un effort sportif, une préparation physique et une exigence mentale similaires. Le manque de diffusion TV et de sponsors n’est plus une excuse valide : l’audience du Tour Femmes progresse chaque année, et les stades sont pleins.
Le contre-exemple de Roland-Garros : l’égalité enfin respectée
À l’inverse, dans le tennis, les femmes perçoivent exactement les mêmes primes que les hommes à Roland-Garros. En 2025, Iga Świątek et Carlos Alcaraz ont tous deux touché 2,55 millions d’euros pour leur victoire. Dès les premiers tours, les sommes sont alignées : 78 000 € dès le 1er tour, 168 000 € au 3e, et jusqu’à 1,275 million d’euros pour les finalistes.
Cette parité, acquise de haute lutte dans les années 2000 grâce aux mobilisations de joueuses comme Venus Williams, est aujourd’hui une référence. Elle montre que l’égalité salariale dans le sport n’est pas une utopie, mais une réalité possible dès lors que les institutions s’engagent.
Une inégalité structurelle qui persiste
Ce contraste criant entre deux disciplines met en lumière une inégalité structurelle profonde dans le sport de haut niveau. Alors que les joueuses de tennis évoluent dans un système où l’égalité est devenue la norme, les cyclistes femmes doivent encore lutter pour une reconnaissance économique élémentaire. L’organisation du Tour féminin par ASO (le même groupe que le Tour masculin) depuis 2022 aurait pu marquer un tournant. Mais trois ans plus tard, les écarts de rémunération restent choquants.
Une reconnaissance symbolique, mais pas économique
Marion Rousse, directrice du Tour Femmes, déclarait récemment : « Le sport féminin mérite les mêmes moyens. » Mais dans les faits, les coureuses doivent encore se contenter d’un dixième de la dotation masculine. Cet écart n’est pas seulement financier, il est symbolique : il signifie que leur performance vaut moins.
Si le tennis prouve qu’une rémunération égalitaire est possible, le cyclisme rappelle qu’en 2025, le plafond de verre salarial reste solidement fixé au-dessus des têtes des sportives. Il est temps que les organisateurs, les sponsors et les institutions sportives s’engagent réellement pour une parité non seulement sur la ligne de départ, mais aussi sur le chèque d’arrivée.