Les écoles américaines sont divisées sur un projet de loi interdisant aux professeurs de parler de sujets LGBT. Le texte prévoit de ne pas laisser l’accès aux enfants à des livres traitant de la question du genre ou de l’homosexualité, des initiatives se multiplient et fracturent le pays.
« Don’t say gay »
La plus récente bataille se déroule en Floride où le Sénateur Républicain Ron de Santis, soutient un texte interdisant les professeurs d’aborder certains sujets. Le texte surnommé « Don’t Say Gay » par ses détracteurs interdit aux enseignants d’évoquer l’identité de genre ou l’orientation sexuelle jusqu’à un certain âge.
Le projet est combattu par de nombreuses associations. Une étude du Trevor Project rapporte que 42% des jeunes LGBT ont envisagé de se suicider en 2021. « Parler de ces sujets dans un cadre tolérant réduit le nombre de tentatives de suicide » explique Natasha Poulopoulos, psycholgue pour enfants, inquiète de l’effet que pourrait avoir cette loi sur les enfants. D’après elle, les enfants peuvent avoir dès 7 ans« une idée assez précise de leur identité de genre » affirme-t-elle et la loi risque de les « enfermer d’avantage dans le placard ».
Le gouvernement de Biden, s’oppose également aux lois de ce type « A travers le pays, des leaders républicains cherchent à réguler ce que les enfants peuvent lire, ce qu’ils peuvent apprendre et, plus inquiétant, ce qu’ils peuvent être » a dénoncé une porte parole de l’administration Biden.
Les parents conservateurs déterminés
Ce texte de loi est pourtant soutenu par de nombreux parents. L’association Moms for Liberty défend cette loi, et affirme qu’il ne s’agit pas de discrimination mais d’un « droit de regard sur ce qui leur arrive ». Selon la présidente de l’association, Tina Descovich, les discussions sur l’orientation sexuelle doivent être menées « à la maison » « dans un cadre adéquat ».
Des projets similaires voient le jour dans de nombreux Etats.
En Arizona, les professeurs sont obligés d’alerter les parents d’un élève si celui-ci a évoqué son identité de genre. En Oklahoma, un projet de loi vise à interdire les livres dont les thèmes principaux sont les « préférences sexuelles » ou « l’identité de genre ». Pourtant, d’après la psychologue Natasha Poulopoulos « l’idée n’est pas d’encourager les enfants à parler de sexe » mais de leur donner la possibilité de « parler de ce qu’ils ressentent » et leur faire savoir qu’ils peuvent « discuter de cela ».