Des femmes dénoncent les violences obstétricales

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La rédaction

La parole des femmes se libère sur les violences obstétricales, c’est à dire gynécologiques, dont de trop nombreuses femmes sont victimes. Auscultation forcée, remarques déplacées, des femmes rapportent des comportements inappropriés de la part de certains médecins.

Des témoignages glaçants

Si l’on imagine souvent des violences physiques, elles se manifestent en réalité sous bien des formes différentes, des insultes, des jugements, des remarques racistes ou sur les pratiques sexuelles des patientes.

Mallory, témoigne de la première fois qu’elle s’est rendue chez le gynécologue, après avoir subi un viol, elle était soumise à une visite de contrôle pour une enquête judiciaire. La jeune femme qui n’était alors qu’une enfant effrayée et traumatisée, a refusé d’enlever son pantalon, le médecin l’a alors traitée de « sale menteuse » et l’a menacée de ne pas écrire de rapport. Par peur, la jeune fille se déshabille « Il a inséré ses doigts et m’a dit en rigolant que de toutes les façons, je devais avoir l’habitude » rapporte-t-elle.

Andréa, 19 ans, raconte une consultation qu’elle a vécue, il y a 2 ans « Tout se passait normalement, jusqu’à ce que je dise que je suis lesbienne. Elle a fait un pas en arrière et m’a directement demandé de me rhabiller, que m’ausculter ne servait à rien. Je me suis sentie salie à cause de ma sexualité ».

Sophia, 26 ans, rapporte qu’elle a consulté sa gynécologue souhaitant seulement une échographie et une palpation abdominale, n’ayant jamais eu de rapports sexuels. « Elle m’a ri au nez et, parce que je suis typée maghrébine et que j’ai un nom arabe, elle m’a dit que *Allah ne (m’en) voudra(it) pas* », « Je me suis sentie jugée. Si je suis autant en colère, c’est parce qu’elle n’a pas respecté ma volonté. J’ai cédé au fait qu’elle m’examine aux doigts, alors qu’au début j’avais dit non ».

Des actes trop souvent impunis


Devant ces témoignages choquants qui s’accumulent, le Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF) a publié en octobre dernier une charte des bonnes pratiques, signée par la profession.
Mais pour le collectif Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques, cette charte ne suffit pas « il faut qu’il y ait des contrôles de pratiques » martèle Sonia Bisch, porte-parole de l’organisation.

L’association récolte les témoignages et signalements des personnes agressées, depuis un an et demi, plus de 200 cas par mois sont signalés.

« Il n’y a rien qui bouge depuis 2018. Il y a énormément d’impunité dans ce domaine. Une mauvaise gestion des plaintes » dénonce Sonia Bisch qui évoque des « abus de confiance » de la part des médecins. « On a une image respectable du médecin, on ne s’imagine pas qu’il puisse commettre des violences » explique-t-elle.

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