Depuis quelques jours, sur les quais des gares de Pologne où les réfugiés ukrainiens affluent, on voit des ukrainiennes, accompagnées de leur famille, faire le trajet inverse pour retourner chez elles. Un phénomène inédit.
Des centaines de personnes rentrent en Ukraine
Elles avaient fui les bombes, mais après plusieurs jours d’errance, nombre de ces personnes souhaitent maintenant rentrer chez elles.
Plus de trois millions de personnes ont fuit l’Ukraine depuis le début du conflit, majoritairement des femmes et des enfants. S’il n’existe pas de chiffres concernant celles qui reviennent, des témoignages rapportent que 3 trains transportant entre 100 et 250 passagers ont rejoint Lviv cette semaine. Parmi eux, des volontaires répondant à l’appel de soutien militaire de l’Ukraine, des personnes venues apporter de l’aide humanitaire mais aussi des femmes et des enfants de nationalité ukrainienne. A la gare de Lviv, une pancarte accueille ces réfugiés « Revenez chez vous, la patrie vous attend » et cherche à dissuader ceux qui partent.
Olexandre est agent à bord de l’un de ces trains et raconte « Au début, ce n’était pas le cas, mais dernièrement, de nombreuses femmes avec des enfants ont commencé à revenir », il ajoute « Ils ont l’impression qu’ils ne seront pas pris en charge à long terme. »
Une reconstruction trop difficile
Malgré les efforts mis en place par de nombreux pays de l’UE, il est difficile de rassurer les réfugiés et de les faire se sentir à leur place. La tâche de reconstruire sa vie ailleurs, alors qu’on ne possède plus rien et qu’on ne connaît personne est titanesque. Cette nouvelle vie semble inaccessible pour beaucoup.
La famille de Svitlana Nataloukha, 60 ans, est de retour en Ukraine, elle raconte qu’ils ont voyagé 5 jours et ont atteint la Pologne. Arrivés sur place, ils ont été pris en charge par des bénévoles mais comme de nombreux réfugiés, ils craignent que cette aide ne soit que temporaire. « Les bénévoles nous ont beaucoup aidés, mais seulement à l’endroit où ils se trouvent » rapporte sa fille, Svitlana, avant d’ajouter « Ils nous disaient de continuer vers d’autres villes et de trouver d’autres bénévoles là-bas ». L’un de ses petits enfants avait également besoin d’un traitement qu’elle n’arrivait pas à obtenir en Pologne.
Svitlana se désole « Nous voulions que les enfants soient en sécurité en Pologne, mais nous n’avons pas réussi » et espère « qu’ils pourront être en sécurité à Lviv ».
