Alexandra Jouberjean: “à 25 ans, je gagnais bien mieux ma vie que tous mes anciens camarades d’école”

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Alexandra Jouberjean est responsable compliance du bureau de Monaco et ancienne trader à Paris dans la finance de marché. Elle travaille depuis 16 ans chez Aurel BGC, une société de courtage en finance de marché, présente sur tout les continents. Alexandra Jouberjean revient, en exclusivité pour The Women’s Voices sur son parcours rare de femme dans la finance.

Lorsque vous avez débuté, vous étiez la seule femme chez Aurel BGC, comment avez-vous appréhendé cela ? 

Lorsque j’ai commencé, j’étais la seule femme de mon équipe à Paris au front office. Je suis d’abord rentrée en tant que stagiaire et les premiers mois n’étaient pas évidents du tout. Je venais de sortir d’école de commerce, j’avais 23 ans et je n’avais pas les codes des salles de marchés. C’est seulement au bout de plusieurs mois, que j’ai commencé à prendre confiance en moi, à m’imposer, à trouver des points en commun avec mes collaborateurs et c’est à ce moment là que j’ai trouvé ma place. C’est aussi à force d’approfondir mes soft skills que mon insertion a été facilité. D’abord par le sport, car j’ai couru, autant avec mes collaborateurs qu’avec des clients, j’ai eu l’occasion de faire des semi marathons, puis par le théâtre. Le théâtre m’a permis d’oser.

Est-ce indispensable de savoir “oser” pour être efficace dans une salle de marché ? 

Bien sur ! Oser est essentiel, mais aussi faire preuve d’adaptabilité. On a tous des caractères différents. En salle de marché, on est dans openspace et il faut composer avec le caractère de chacun et savoir travailler ensemble. Il est donc indispensable de savoir travailler avec l’humain. Tout le monde peut vous être utile, et vous pouvez être utile à tout le monde.

Qu’est ce qui vous a attiré dans ce métier ? 

J’avais envie d’indépendance financière. Je voulais pouvoir quitter la maison, accéder à la propriété, voyager, et c’est vrai que c’était une des branches les plus rémunératrices en sortie d’école de commerce. Au début, on commence en stage, mais très vite, si on trouve des clients, on traite. Alors il y a la partie fixe mais aussi la partie variable, qui elle, n’a pas de plafond et peut nous permettre de très bien gagner notre vie et de doubler, tripler notre salaire. Et c’est vrai qu’à 25 ans, je gagnais bien mieux ma vie que tous mes anciens camarades d’école de commerce. Après c’est un métier très stressant, qui demande beaucoup d’investissement.

Aujourd’hui, vous n’êtes plus trader, vous êtes partie à Monaco pour explorer le controle, autrement appelé la “compliance”…Pourquoi ? 

Je voulais tout d’abord changer de qualité de vie, tout en restant dans cette société. Je voulais aussi du challenge, j’allais avoir 40 ans et je connaissais le métier de broker par coeur mais j’avais soif d’apprendre. Alors maintenant je suis dans le contrôle, je m’occupe de la lutte anti blanchiment, et ma mission c’est de sécuriser le business tout en veillant à l’éthique et à la déontologie. Aujourd’hui la compliance est devenue primordiale, sans cette notion de contrôle, on ne ferait plus de deal. Et avoir été broker m’a permis d’avoir la casquette à l’envers car j’ai eu l’expérience des deux métiers. Bien sur, j’ai aussi fait ce choix pour permettre à mes enfants de voyager. Aurel BGC ouvre des bureaux partout autour du monde et c’est aussi une richesse.

#5000VOICES est une initiative rendue possible grâce à nos partenaires Engie, Accor, La Fondation RAJA, Aurel Bgc, Veolia et Mastercard.

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