Nadine Trintignant, rend hommage à sa fille Marie dans un documentaire poignant Tes rêves brisés sur Arte.
Refaire vivre Marie, l’actrice lumineuse
Le 1er aout 2003, Marie Trintignant, célèbre actrice française, décède sous les coups de son conjoint, Bertrand Cantat.
18 ans plus tard, sa mère, Nadine Trintignant, réalisatrice et scénariste, lui rend hommage à travers un documentaire qui retrace la richesse de sa vie. C’est le premier film de la réalisatrice de 87 ans, depuis le décès de sa fille.
Elle s’y adresse à sa fille comme dans une lettre d’amour, en lui parlant directement « Comme tant de femmes battues, tu as reçu un premier coup. Quand tu as voulu quitter cet homme, il s’est acharné à te détruire, à gommer ton si beau visage, à t’arracher à la vie ».
Mais Nadine Trintignant ne veut pas que ce documentaire soit une longue complainte. A l’image de sa fille, elle présente un projet optimiste qui se consacre à la carrière de Marie Trintignant. « C’est un documentaire très joyeux et uniquement sur la profession, parce qu’elle ne voulait pas d’intrusions dans sa vie privée » commente la réalisatrice.
Elle explique ne pas vouloir que le seul souvenir de sa fille soit celui de la femme morte à 41 ans, mais celui de l’actrice talentueuse qu’elle était.
La réalisation, une thérapie ?
La réalisatrice refuse d’évoquer ou d’entendre parler de Bertrand Cantat, ex-conjoint et meurtrier de sa fille. La douleur est trop forte pour la mère meurtrie « Il n’est pas question pour moi de lui pardonner. Le vrai pardon, c’est l’oubli de ce que l’on vous a fait de mal. Je n’oublierai jamais, je ne peux pas, donc je ne pardonnerai jamais ».
La réalisation de Tes rêves brisés amène Nadine Trintignant à se remémorer des souvenirs douloureux.
Elle y évoque la mort douloureuse de Pauline, la petite sœur de Marie Trintignant, décédée à l’âge de neuf mois. En s’adressant à Marie en voix off elle se rappelle « Tu aimais la prendre dans tes bras, tu aimais rire avec elle. Et puis un jour sombre à Rome, impossible de te dire, ta sœur est morte ».
Nadine Trintignant, émue, raconte que ce documentaire lui a permis de « voir Marie rieuse ». Une émotion qui se ressent dans le film, on assiste à la douleur d’une mère qui malgré tout, se remémore les beaux moments de la vie de son enfant partie trop tôt.