Les femmes de pouvoir à Cannes

AccueilCultureLes femmes de pouvoir à Cannes

Mathéa Mierdl

#5000VOICES
06123456789

Dans La Femme la plus riche du monde, Thierry Klifa brosse le portrait d’une magnat de l’industrie en proie aux ambitions, aux manipulations et aux trahisons. Isabelle Huppert incarne une femme de pouvoir dont la vie bascule lorsqu’un jeune artiste pénètre son cercle intime. Un drame familial élégant, inspiré de l’affaire Bettencourt.

Une femme de pouvoir, une cible idéale

Marianne Farrère dirige le groupe Windler, un empire économique international. À la tête d’une fortune colossale, elle incarne l’élite française. Tout semble la placer hors d’atteinte : intelligence, pouvoir, maîtrise de soi. Thierry Klifa construit une héroïne qui impose le respect. Isabelle Huppert lui prête sa rigueur, son mystère et sa froideur légendaire. Ce personnage, inspiré librement de Liliane Bettencourt, évolue dans un monde où chaque mot est pesé, chaque regard est politique.

L’arrivée de Pierre-Alain Fantin, écrivain et photographe ambitieux, bouleverse le quotidien bien rodé de la milliardaire. Leur relation, d’abord intellectuelle, devient intime. Fantin fascine autant qu’il inquiète. Autour de Marianne, l’inquiétude monte. Sa fille, son majordome, ses proches sentent qu’un lien invisible se noue. Mais s’agit-il d’amour, de manipulation ou d’un subtil mélange des deux ?

Les rouages d’un drame bourgeois

Klifa filme les conflits à huis clos, entre dorures, jardins taillés au millimètre et salles de réunion glaciales. La guerre ne se déclare jamais frontalement. Elle se joue par regards interposés, phrases tranchantes et silences pesants. Frédérique, la fille, interprétée avec tension par Marina Foïs, incarne la peur de voir le pouvoir lui échapper. Elle soupçonne Fantin d’en vouloir à la fortune. Mais qui est vraiment manipulé ?

La Femme la plus riche du monde interroge la place des femmes dans les sphères de pouvoir. Marianne n’est pas une victime ni une sainte. Elle calcule, agit, cède parfois. Le film refuse les caricatures. Il montre comment le pouvoir isole, et comment l’argent ne protège ni du doute ni de la solitude. Avec sa mise en scène soignée, Klifa propose un drame intime, où l’humain compte plus que les chiffres.Entre portrait de femme, suspense psychologique et satire sociale, La Femme la plus riche du monde s’impose comme un film fin et actuel. Isabelle Huppert y brille une fois de plus, dans un rôle à la mesure de son talent : opaque, puissant et troublant.

À voir en salle à partir du 29 octobre 2025.

Découvrez aussi