Une procureure ukrainienne réunit les preuves de crimes de guerre

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La rédaction

Iryna Venediktova, procureure générale d’Ukraine établit les preuves des crimes de guerre dont Kiev et les Occidentaux accusent les forces Russes.

Le recensement de nombreux crimes de guerre

« Oui, nous pouvons le prouver », affirme Iryna Venediktova pour qui Vladimir Poutine est le « principal criminel de guerre du XXIe siècle ».
L’experte de 43 ans collecte depuis le début du conflit des preuves accusant des commandants, des ministres russes et Vladimir Poutine. « Il veut détruire l’Ukraine en temps qu’État » lâche la procureure en agitant un paquet de feuilles imprimés réunissant des preuves : une maternité frappée par l’artillerie, un théâtre abritant des enfants, éventré et calciné, une rue grise de poussière et couverte de gravats, tout ce qui reste d’immeubles d’habitation.

Malgré les difficultés des enquêtes pour ce genre de crimes, l’Ukraine déploie de nombreux efforts. A ce jour, le bureau de la procureure a enregistré 2401 « crimes d’agressions et crimes de guerre » et 1516 « crimes contre la sécurité nationale » et 127 suspects sont « recherchés » dans ce que la procureure appelle l’ « affaire principale » contre le gouvernement russe et ses forces armées.

L’espoir d’un procès

Depuis le début de l’invasion russe, Iryna Venediktova traverse l’Ukraine afin de récolter le maximum de preuves, elle examine aussi des images par satellites d’immeubles détruits, d’interrogatoires de soldats russes et de témoignages de réfugiés ukrainiens.

Elle identifie toutes sortes de crimes atroces, « beaucoup » de viols ou de bombardements de bâtiments de civils. Actuellement à Marioupol, qui subit de nombreux bombardements, la procureure rapporte « ce que je vois à Marioupol n’est pas la guerre, mais un génocide ». « Les théâtres de guerre ont des règles, des principes. Il n’y a aucune règle à Marioupol », affirme-t-elle. La preuve ? « Il est impossible de lui fournir de la nourriture, de l’eau, de l’électricité et la Fédération de Russie sait très bien ce qu’elle fait ».

L’Ukraine n’est pas membre de la Cour pénale internationale (CPI), qui est en charge d’enquêter et de juger ces affaires. Le procureur de la CPI, Karim Khan, a ouvert l’enquête le 3 mars, après avoir reçu l’autorisation de 41 Etats. Mais la CPI n’organise pas de procès sans la présence des accusés et la probabilité de voir les dirigeants russes se rendre au procès est très improbable, cependant, l’Ukraine ne perd par espoir « Personne ne peut dire ce que réserve l’avenir ».

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