Madeleine Albright, première femme secrétaire d’Etat américaine, est décédée ce mercredi 23 mars à l’âge de 84 ans à la suite d’un cancer. Retour sur la carrière internationale d’une femme politique engagée.
Une enfance tourmentée
Madeleine Korbel Albright est née à Prague en 1937 de parents juifs convertis au catholicisme afin d’échapper au persécutions antisémites. Son père est un diplomate Tchèque. En 1939, elle s’enfuit avec sa famille à Londres pour fuir l’Allemagne nazie, alors que ses grands parents sont déportés au camp de concentration d’Auschwitz où ils sont tués. Après la Seconde Guerre Mondiale, la famille s’installe en Yougoslavie où Joseph Korbel, le père de la famille, devient ambassadeur.
En 1948, après la prise de pouvoir des communistes, la famille fuit vers les Etats-Unis à Denver.
Madeleine étudie les sciences politiques et le droit aux Etats-Unis, elle est alors une élève brillante, qui parle couramment l’anglais, le français, le tchèque, le yiddish et le russe.
Une carrière politique à succès
Juste avant de prendre la tête de la diplomatie américaine, Madeleine Korbel Albright a passé 4 ans à l’ONU en tant qu’ambassadrice des Etats-Unis entre 1993 et 1997 où elle marque les esprits. Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, confie avoir « toujours été frappé par ses sages conseils, sa profonde expérience, sa vision unique, sa constante humanité, sa chaleur et son esprit ».
En 1997, elle est nommée Secrétaire d’Etat par Bill Clinton et devient la première femme à occuper ce poste aux Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat est le chef du département d’Etat qui gère les affaires étrangères, il a le plus haut rang dans le cabinet présidentiel et fait office de chef de la diplomatie. Il est également le principal conseiller du président.
Dans un communiqué, l’ancien président lui rend hommage et rappelle ses nombreux combats pour « mettre fin au nettoyage ethnique en Bosnie et au Kosovo », « soutenir une expansion de l’Otan aux pays d’Europe centrale » ou « réduire le niveau de pauvreté », sans jamais perdre son « sens de l’humour » ou « sa détermination ».
A la fin du mandat de Bill Clinton, elle crée le « Albright Group », un cabinet de conseil en stratégie internationale basé à Washington, qui conserve une influence de poids sur la scène internationale.
En 2012, Barack Obama lui décerne la « médaille présidentielle de la liberté », la plus haute décoration civile des Etats-Unis, en saluant son « courage et sa ténacité qui ont permis de ramener la paix dans les Balkans et ont ouvert la voie au progrès dans certains des lieux les plus instables du monde ».
En février 2022, elle accusait Vladimir Poutine de commettre une « erreur historique » en se préparant à envahir l’Ukraine.