Les sages de la rue de Montpensier, renouvellent 3 de leurs sièges. Le 14 mars, 3 femmes quitteront le conseil constitutionnel et la question de leur remplacement amène de nombreux débats.
Le départ de 3 membres du conseil
Les sages de la rue de Montpensier sont les juges suprêmes des élections présidentielles, ils veillent à son bon déroulement. Les membres sont nommés pour un mandat non renouvelable de 9 ans. Ce conseil constitutionnel se compose de 9 membres nommés et des membres de droit. Ils sont aussi les juges de la constitutionalité des lois.
Emmanuel Macron et les présidents d’assemblés sont chargés de proposer les nouvelles personnalités qui remplaceront Nicole Maestracci, Claire Bazy Malaurie et Dominique Lottin à la fin de leur mandat. Les 3 noms proposés pour l’instant sont ceux de Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des territoires et partisante du mouvement démocrate, Véronique Malbec, directrice de cabinet de la garde des Sceaux et François Séners, conseiller d’Etat.
Ces nominations seront soumises au vote des députés et sénateurs en commission des Lois.
Des nouvelles femmes au conseil constitutionnel
Deux des trois personnalités proposées sont des femmes, il s’agit de Jacqueline Gourault et de Véronique Malbec.
Jacqueline Gourault, professeure d’histoire-géographie décide de changer de voie en 1974 et s’engage dans la politique lors de la campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing; Elle a ensuite pris le rôle de conseillère municipale de son village puis la responsabilité de maire. En 2001, Jacquevline Gourault est nommée sénatrice puis vice-présidente du Sénat. Elle devient ministre en 2017 auprès du ministre d’Etat et ministre de l’intérieur Gérard Collomb.
Véronique Malbec commence sa carrière en exerçant comme juge d’instruction à Tours. Elle est rapidement promue substitut du procureur de la république puis premier substitut, et enfin substitut général. En 2010, elle est nommée Directrice des Services Judiciaires par Nicolas Sarkozy. Véronique Malbec accède ensuite au poste de procureure générale à Rennes. En 2018, elle a été nommée Secrétaire du ministère de la Justice, dont elle devient la directrice de cabinet en 2020.
Des choix contestés
Le député LFI Ugo Bernalicis s’insurge de ces choix « éminemment politiques et pas sur des profils qui permettraient de juger le droit constitutionnel » et dénonce les « retours de services et du copinage ». La nomination de Véronique Malbec est particulièrement pointée du doigt. En effet, la directrice de cabinet, proposée par le président de l’Assemblée Nationale, Richard Ferrand, a participé au classement sans suite de l’affaire des Mutuelles de Bretagne dans laquelle il était mis en cause.
« Pourquoi se gêner », a tweeté le secrétaire national d’EELV Julien Bayou, suivi par le sénateur socialiste Rachid Temal qui tweet « honte de rien ».
Richard Ferrand se défend et défend son choix « C’est attenter à mon propre honneur que de faire croire que d’autres motivations que l’intérêt du respect de notre Constitution auraient pu guider mon choix » Le porte-parole du gouvernement, rappelant la séparation des pouvoirs, a refusé de s’exprimer sur le sujet.