Hier, dimanche 8 octobre, la ville de New York a été le théâtre de manifestations tendues alors que les tensions au Moyen-Orient se sont répercutées jusque dans la métropole américaine. Avec une population de deux millions de juifs et des centaines de milliers de musulmans, la ville est le reflet de la diversité religieuse et culturelle du monde. Deux manifestations distinctes ont eu lieu, reflétant les opinions polarisées sur le conflit israélo-palestinien.
Les pro-Palestine et les pro-Israël manifestent à Manhattan
Au lendemain du début de la guerre déclenchée par le mouvement islamiste du Hamas de Gaza, environ un millier de personnes se sont rassemblées sur Times Square. Brandissant des drapeaux palestiniens, les manifestants ont exprimé leur solidarité envers le peuple palestinien qui lutte depuis 75 ans contre le colonialisme israélien et les conséquences du blocus de Gaza. Munir Atalla, membre du Mouvement de la jeunesse palestinienne qui a organisé le rassemblement, a déclaré que ce qui s’était passé à Gaza était une “prison à ciel ouvert”, soulignant le contexte historique et la violence perçue du régime israélien. Cependant, des contre-manifestants ont suivi le cortège pro-palestinien depuis les trottoirs opposés, les traitant de “terroristes”. Les deux groupes étaient séparés par un important dispositif policier, évitant ainsi les confrontations physiques directes.
En parallèle, dans une autre partie de Manhattan, quelques centaines de personnes brandissant des drapeaux israéliens ont fustigé le Hamas en le qualifiant de “cruel et perfide”. Ils ont critiqué les actions du Hamas, notamment le recours à la prise d’otages, y compris d’enfants, comme une tactique de négociation. Certains manifestants ont exprimé leur désir que le monde sache que les Juifs new-yorkais soutiennent Israël dans ses efforts de défense.
Des réactions publiques en faveur d’Israël
Les réactions politiques n’ont pas tardé à se faire entendre. La gouverneure démocrate de l’État de New York, Kathy Hochul, a qualifié la manifestation pro-palestinienne “d’odieuse et moralement détestable” et a exprimé sa fierté à l’égard de la plus grande communauté juive en dehors d’Israël, résidant dans son État. Elle a ordonné que des monuments emblématiques de l’État, comme le World Trade Center et les chutes du Niagara, soient illuminés aux couleurs d’Israël en signe de soutien. Le maire de New York, Eric Adams, a également condamné les “attaques atroces contre Israël” et a exprimé son désaccord avec toute forme de célébration des violences. Cette position révèle les tensions au sein même de la classe politique new-yorkaise, où les élus tentent de concilier des opinions variées au sein de la population.
Des organisations juives pacifiques de gauche, telles que Jewish Voice of Peace et IfNotNow, ont exprimé leur soutien à la cause palestinienne. Elles ont marché jusqu’à Brooklyn, qui abrite certains des quartiers juifs les plus emblématiques de New York, pour réclamer “la fin de tout financement militaire des États-Unis à Israël”.