Pédocriminalité : le site Bounty, inspiré de Coco, dans le viseur de l’Arcom et du gouvernement

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Loïs Boumal

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Soupçonné de diffuser des contenus pédocriminels, le forum Bounty.chat a été saisi par l’Arcom à la demande de la Haut-Commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry. Le gouvernement promet une vigilance accrue face aux dérives possibles de cette plateforme.

L’Arcom saisie par la Haut-Commissaire à l’enfance

Le site Bounty.chat, qui se présente comme une « alternative » au forum Coco fermé par la justice, est soupçonné de diffuser des contenus pédocriminels et s’en est expliqué auprès de l’Arcom, a-t-on appris samedi auprès du gendarme français du numérique, saisi par le gouvernement.

Le régulateur avait été mobilisé mercredi par la Haut-Commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry. « J’ai saisi l’Arcom et alerté les ministères de la Justice et de l’Intérieur, ainsi que la plateforme Pharos » de lutte contre la violence en ligne, avait-elle indiqué sur X. L’Arcom a demandé des explications à la plateforme par courrier et la réponse est en train d’être analysée, a détaillé à l’AFP cette autorité, qui s’est également « rapprochée d’e-Enfance et est en contact avec l’OFAC (Office anti-cybercriminalité) pour examiner les suites à donner ».

« Je me félicite de la réactivité de l’Arcom face aux signalements que j’avais personnellement relayés », a dit Mme El Haïry dans un communiqué transmis à l’AFP. « Il est impératif que les acteurs du numérique prennent leurs responsabilités sans délai. »

Bounty.chat « pourrait contribuer à la diffusion de contenus attentatoires aux mineurs, notamment pédocriminels, ainsi que des actes relevant de la sollicitation de mineurs en ligne », soulignait l’Arcom dans son courrier au site, consulté par l’AFP. Une vingtaine de questions étaient soumises sur la réaction du site à ces contenus et les moyens mis en place pour sa modération. « Notre mobilisation commune avec l’Arcom envoie un signal clair : la France fera usage de tous les outils juridiques et institutionnels pour garantir que l’espace numérique ne soit pas une zone de non droit », a encore dit la Haut-Commissaire.

La défense du site

Bounty.chat affirme que « la modération et la sécurité sont (sa) priorité ». Il « s’inspire grandement de Coco » mais « en y ajoutant de nouvelles fonctionnalités et en se conformant aux lois françaises », est-il assuré sur le site, basé en France. Comme son prédécesseur, il vante « la simplicité d’inscription, l’anonymat, les salons thématiques et la recherche de (personnes) connectées à proximité par le code postal ».

Pour sa part, Mme El Haïry a dit qu’elle sera « particulièrement vigilante à ce que les réponses apportées par Bounty chat soient à la hauteur de l’enjeu : la protection absolue de nos enfants ».

Inspiré du site Coco : le « repère de prédateurs »

Immatriculé à l’étranger, le site Coco, considéré comme « un repère de prédateurs » par des associations de défense de l’enfance et de lutte contre l’homophobie, et mis en cause dans des guet-apens et agressions, avait été fermé mi-2024 par la justice. Son fondateur, l’Italien Isaac Steidl, a été mis en examen en janvier dernier à Paris et placé sous contrôle judiciaire.

Coco a été au centre de plusieurs affaires criminelles, dont le retentissant procès des viols de Mazan. Pendant près de 10 ans, de juillet 2011 à octobre 2020, Dominique Pelicot a assommé sa femme d’anxiolytiques pour la violer et la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés via le site coco.fr. Lui et 50 coaccusés ont été reconnus coupables et condamnés le 19 décembre par la cour criminelle de Vaucluse. Dix-sept d’entre eux ont fait appel.

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