Marie-Florence Candassamy est sacrée championne du monde d’épée pour la première fois de saga carrière à Milan. Elle offre sa première médaille à la délégation française.
En dominant l’Italienne Alberta Santuccio en finale (15-12), la sportive offre à la délégation française sa première médaille dès la première journée de ces Mondiaux d’escrime, les derniers avant les Jeux olympiques de Paris-2024. Avec cette médaille d’or individuelle à l’épée, « MFC » rejoint Laura Flessel et Maureen Nisima, à un niveau d’excellence. « Je travaillais avec Laura, déjà, ça me fait drôle« , se remémore l’entraineur national de l’épée féminine Hervé Faget. « Elle faisait toujours deuxième ou troisième, c’était la Poulidor de l’épée, sourit l’entraineur. « On lui a dit qu’il fallait gagner une fois cette année, elle a choisi la bonne compétition, les Championnats du monde. »
« Une journée épique »
Premier podium mondial pour Marie-Florence Candassamy certes, mais c’est aussi le premier pour l’épée féminine française depuis 2010 et le sacre de Maureen Nisima à Paris. « C’était une journée épique », décrit Marie-Florence Candassamy, qui « ne réalise pas encore ». « J’étais tellement concentrée, tellement focus que j’ai fait abstraction de tout ce qui était autour de moi. »
Cette finale remportée sonne comme une revanche après trois perdues cette saison, dont une face à cette même Italienne, Alberta Santuccio, en novembre lors de la Coupe du monde à Tallinn.
La championne du monde a parfaitement géré sa finale. Elle s’est rapidement détachée (4-0) surpassant la tension du début : une seule touche dans la première manche de trois minutes.
Un épilogue difficile à imaginer puisqu’elle a obtenu sa qualification pour les demi-finales face à la Hongroise Anna Kun à la mort subite (14-13), après avoir arraché la prolongation à trois secondes du terme en ayant été menée (13-11). Sachant qu’elle s’en était déjà sortie par une mort subite, d’entrée, en 32e de finale, face à l’Allemande Alexandra Ehler (9-8) plus tôt dans la matinée. « Je suis arrivé à la salle à 6h30, c’est la première fois que je me lève aussi tôt, à 5h15. Mais ce réveil valait la peine, comme tous ceux d’avant », confie la championne.
« Elle a passé un cap »
Ce titre couronne une année d’une régularité impressionnante : quatre podiums en huit étapes de Coupe du monde. « Excepté deux contre-performances, elle est toujours au moins en quarts, tout le temps » souligne Hervé Faget. « Ça veut dire qu’elle a passé un cap. »
Ce passage de cap tombe au bon moment pour Marie-Florence Candassamy à exactement un an des Jeux Olympiques de Paris-2024. « Bien sûr qu’elle y pense », confirme son coach. « Mais il faut que ce soit inconscient, ne pas trop mettre en avant l’échéance pour ne pas ajouter du stress. Il faudra jouer avec ce paramètre la saison prochaine. »