Laury Thilleman réagit après que la video de son agression sexuelle en direct ressorte sur les réseaux sociaux. On y voit Ary Abittan embrasser l’ancienne Miss France de force, devant un public hilare en 2013 ! » A l’époque je me sentais humiliée, objetisée, impuissante, alors comme pour faire bonne figure je tente d’en rire comme tout le monde autour de la table. Mais je ne consens pas. »
Une vidéo qui déclenche une tempête médiatique et une vague de soutien aux féministes
La polémique ne retombe pas autour des propos de Brigitte Macron qualifiant de “sales connes” des militantes du collectif #Noustoutes ayant interrompu un spectacle de l’humoriste Ary Abittan. Diffusée dans les coulisses des Folies Bergère dimanche soir, la séquence continue d’enflammer les réseaux sociaux et les milieux féministes près de 48 heures plus tard. La video de l’agression de Laury Thilleman est partagée des milliers de fois pour montrer le profil de l’humoriste …
Sur Instagram et X, de nombreuses actrices et artistes reprennent ironiquement le hashtag #JeSuisUneSaleConne en signe de solidarité avec les militantes et les victimes de violences sexuelles.
Parmi les réactions les plus relayées :
- Judith Godrèche : « Moi aussi je suis une sale conne. Et je soutiens tous.tes les autres. »
- Marion Cotillard : « Je suis une sale conne et fière de l’être. »
- Alexandra Lamy : « On comprend mieux le manque de budget pour les associations. »
- Camélia Jordana : « Soutien à toutes les victimes… grâce auxquelles ce monde est à peine plus supportable. »
Des figures comme Clara Luciani, Angèle, Camille Kouchner ou la réalisatrice Andrea Bescond ont également repris l’expression devenue un slogan féministe malgré elle.
La séquence a même dépassé les frontières françaises : The Guardian, The New York Times et El País se sont fait l’écho de l’incident.
Présomption d’innocence, méthodes d’action et vocabulaire : un débat politique inflammable
Le collectif #Noustoutes ciblait Ary Abittan, accusé de viol en 2021, et bénéficiant d’un non-lieu en 2024. Son retour sur scène est régulièrement contesté par des militantes féministes, car le viol décrit par la plaignante est particulièrement violent…
Le gouvernement défend la Première dame. Maud Bregeon, porte-parole, estime que Brigitte Macron a parlé “avec spontanéité”, dans un cadre privé : « Qu’on laisse Brigitte Macron tranquille. »
Elle juge surtout “grave” qu’un spectacle ait été interrompu alors que l’artiste « bénéficiait d’un non-lieu ».
À l’inverse, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet nuance :
Le vocabulaire employé est “assez indigne”: “On ne traite pas les gens de noms d’oiseaux, surtout quand ce sont des activistes qui portent une juste cause.”
Le débat renvoie à deux sujets sensibles :
– la présomption d’innocence,
– la légitimité des actions féministes dans un contexte de hausse des violences sexistes.
Les associations féministes réclament des “excuses publiques”
Du côté des collectifs, la réaction est immédiate et indignée. Pour Grève féministe, ces propos « légitiment la haine envers les féministes » et « minimisent la gravité des violences sexuelles » en réduisant la dénonciation des agressions à un simple « trouble à l’ordre public ».
Le collectif demande à Brigitte Macron :
- des excuses publiques,
- une condamnation claire des violences sexistes et sexuelles,
- un rappel du soutien aux associations de terrain.
La polémique survient moins de deux ans après une autre controverse : en décembre 2023, Emmanuel Macron avait publiquement soutenu Gérard Depardieu, alors mis en examen pour viols. Les associations avaient dénoncé un “crachat” au visage des victimes. Depuis, l’acteur a été condamné pour agressions sexuelles.
