La Cour Suprême américaine enterre le droit à l’avortement

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La rédaction

C’est un revers historique pour le droit des femmes aux Etats-Unis avec des répercussions mondiales.

Depuis 1973, l’arrêt fondateur “Roe v. Wade » offrait aux américaines le droit à avorter. Aujourd’hui, les juges conservateurs de la Cour Suprême ont révoqué cet arrêt historique en le définissant comme « totalement infondé. »

Démocrates vs conservateurs, l’avortement un acte qui divise l’Amérique

C’est une victoire de Donald Trump a posteriori, l’ancien Président américain avait nommé lors de son mandat des magistrats extrêmement conservateurs, ceux-là même qui ont promulgué cet arrêt à l’encontre de l’interruption volontaire de grossesse. Donald Trump a déclaré publiquement : « c’est la volonté de Dieu ». Le droit à l’avortement est « jeté aux oubliettes de l’histoire » s’est également réjouit l’ancien vice-président républicain Mike Pence.

Barack Obama, démocrate, a accusé immédiatement la Cour Suprême des États-Unis d’avoir : « attaquée les libertés fondamentales de millions d’américaines ».

Le Président Joe Biden a déploré cette décision qu’il qualifie d’« erreur tragique » et qui met « la santé, la vie des femmes en danger ». Fervent catholique, le président américain a dénoncé un retour en arrière de plus de 150 ans, une décision menée par : « une idéologie extrémiste ». Ainsi, selon les instituions, le Président n’a pas les pouvoirs d’agir tout seul sur ce sujet, c’est pourquoi il a appelé les Américaines et les Américains à obtenir une majorité suffisante lors des élections de mi-mandat au Congrès afin que celui-ci soit en mesure de passer une loi fédérale valant pour tout le territoire. « Les libertés personnelles seront sur les bulletins de vote » a-t-il expliqué lors de son intervention.

Nombreux sont les gouvernants internationaux qui ont dénoncé un véritable « retour en arrière » c’est le cas de Boris Johnson le premier ministre britannique ou encore de Justin Trudeau, le premier ministre canadien

L’interdiction d’avorter se répand dans de nombreux Etats

L’arrêt n’interdit pas à proprement parler l’avortement, mais il laisse aux Etats la liberté de le faire. Quelques heures seulement après la décision de la Cour Suprême américaine, au moins 7 Etats sur les 50 Etats américains ont adopté des lois dites « gâchettes » qui étaient prêtes à interdire l’avortement en cas de changement de jurisprudence de la Cour Suprême. Ainsi l’État du Missouri, de l’Arkansas, de l’Oklahoma, du Texas, ou du Tennessee ont immédiatement prononcé une interdiction d’avortement sur leur sol.

Des conséquences dramatiques pour les femmes

Le droit à l’interruption volontaire de grossesse est donc menacé dans la moitié des états, ainsi les américaines souhaitant mettre un terme à une grossesse non désirée, devront avoir recours à des avortements clandestins ou se rendre dans d’autres états où l’avortement est autorisé. Cette décision aura pour conséquence de pénaliser en priorité des femmes pauvres souvent issues de minorités noires ou hispanique pour qui avorter devra deviendra un acte dangereux si elles font appel à du personnel non médical et qu’elles n’ont pas les moyens de se rendre dans d’autres états.

Cette décision intervient dans un contexte où d’autres droits pourraient être menacés, comme celui de la contraception ou du mariage homosexuel.

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