Ioulia Svyrydenko Première ministre pour relancer l’Ukraine

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Mathéa Mierdl

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lance un remaniement politique d’ampleur. Il veut donner un nouvel élan à un pays toujours en guerre contre la Russie depuis plus de trois ans. Ce changement intervient dans un contexte de pression militaire et diplomatique intense. Il s’accompagne de nominations stratégiques à la tête du gouvernement et dans la diplomatie.

Une nouvelle Première ministre au profil stratégique

Le parlement ukrainien valide jeudi la nomination de Ioulia Svyrydenko comme Première ministre. À 39 ans, elle prend les rênes du gouvernement avec deux priorités. Elle veut renforcer l’économie nationale et augmenter la production d’armes. Ancienne ministre de l’Économie, elle s’est fait connaître en menant à bien un accord sensible sur les minerais avec Washington. Ces négociations, tendues, ont failli compromettre les relations entre l’Ukraine et les États-Unis. Finalement, elle obtient un accord et gagne la confiance de ses partenaires américains.

Les analystes soulignent ses relations solides avec des responsables américains de haut rang. Selon l’analyste politique Volodymyr Fessenko, elle s’impose comme un atout pour gérer la relation avec l’administration Trump. « Trump et son administration sont désormais une priorité pour l’Ukraine. Svyrydenko a fait ses preuves à ce niveau, et continuera à les faire ». Cette proximité avec Washington pourrait aider à consolider le soutien militaire et économique. L’Ukraine bénéficie déjà d’un engagement fort de l’Otan et des États-Unis. Donald Trump annonce récemment un réarmement massif de l’Ukraine et donne 50 jours à la Russie pour négocier la paix. Ce contexte diplomatique rend le rôle de Ioulia Svyrydenko encore plus stratégique.

Un remaniement pour renforcer le contrôle présidentiel

Volodymyr Zelensky propose la ministre sortante Olga Stefanichyna comme nouvelle ambassadrice aux États-Unis. Elle remplace Oksana Markarova, en poste depuis le début de l’invasion russe. Oksana Markarova est reconnue pour ses liens avec l’administration Biden. Cependant, ce rapprochement devient un handicap avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Olga Stefanichyna, déjà impliquée dans l’accord sur les minerais, doit maintenir le dialogue avec Washington. Sa nomination surprend, car Zelensky avait laissé entendre que l’ancien ministre de la Défense, Roustem Oumerov, occuperait ce poste.

Dans le même temps, l’ancien Premier ministre Denys Chmygal devient ministre de la Défense. Son profil de technocrate discret pourrait rassurer une institution fragilisée par plusieurs scandales de corruption. Les observateurs attendent aussi des changements dans d’autres ministères, notamment l’Énergie.

Des critiques sur la concentration du pouvoir

Ce remaniement suscite des accusations de centralisation du pouvoir autour du président. Les opposants estiment que Zelensky renforce l’influence de son entourage, en particulier celle d’Andriï Iermak, chef de l’administration présidentielle. Ioulia Svyrydenko est considérée comme proche de ce cercle restreint. Le journal indépendant Ukrainska Pravda décrit ce changement comme un « renforcement du chef du cabinet présidentiel ». Des députés d’opposition dénoncent une stratégie politique fermée et un manque de dialogue avec les autres forces du pays.

Ce remaniement marque une étape importante dans la stratégie de Volodymyr Zelensky. En nommant des figures proches et expérimentées, il cherche à consolider son gouvernement et à adapter la diplomatie ukrainienne à la nouvelle donne internationale. Mais cette concentration du pouvoir suscite des tensions politiques internes, alors que la guerre exige unité et efficacité. L’issue de ces choix dépendra de la capacité de la nouvelle équipe à renforcer la défense et à préserver le soutien occidental.

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