« Le racisme systémique que vous critiquez à longueur de journée, en réalité c’est vous qui l’avez mis en place à France Télévisions. » Dans une lettre cinglante adressée à Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, l’eurodéputée Reconquête, Sarah Knafo, accuse la présidente du groupe audiovisuel public d’avoir transformé l’institution en bastion idéologique, financé aux frais des contribuables. Ces attaques surviennent alors que la Cour des comptes enjoint France Télévisions à se réformer « sans délai », soulignant une situation financière « non soutenable sans réformes structurelles majeures ».
« Ce n’est pas la gestion de l’entreprise qui est en cause »
Invitée de RTL, Delphine Ernotte a tenu à rappeler les efforts déjà réalisés par l’audiovisuel public : « L’entreprise a été à l’équilibre pendant dix ans », a-t-elle souligné. Selon elle, le déficit constaté aujourd’hui ne découle pas d’une mauvaise gestion interne, mais « des coupes budgétaires de l’État depuis mi-2024 ». Elle a ainsi demandé une « prévisibilité budgétaire » afin de poursuivre les réformes nécessaires.
Sur les accusations de gabegie, la présidente a insisté : « Les dépenses sont nécessaires à l’activité, encadrées et contrôlées », rappelant qu’en dix ans, les effectifs avaient été réduits de 11 500 à 8 500 salariés.
Quant aux critiques sur l’impartialité idéologique, elle a défendu le pluralisme du service public : « La diversité des opinions est représentée et la meilleure preuve, c’est que tout le monde nous regarde. » Sur CNews, elle assume ses propos : « C’est une chaîne d’opinion et d’extrême droite. J’assume tout ce que j’ai dit. »
« Si vous voulez militer, faites-le avec votre argent »
Dans sa lettre, Sarah Knafo accuse la dirigeante de s’être « entourée de militants de gauche » dès son arrivée et d’avoir « coupé des têtes », citant notamment « David Pujadas, Julien Lepers, Patrick Sébastien ».
Elle reproche à Delphine Ernotte d’avoir « coulé petit à petit les audiences et explosé les budgets tout en appelant au secours celui que vous insultez tous les jours, le contribuable ». Elle fustige aussi ses rémunérations : « Vous vous versez 400 000 euros par an, c’est plus que le DG de Framatome, le leader mondial du nucléaire. »
Enfin, l’élue s’indigne de l’utilisation de fonds publics pour « financer des ateliers pour des concours d’éloquence pour les migrants » ou encore « l’apprentissage de la lecture pour les demandeurs d’asile ». Sa conclusion claque comme un slogan : « Madame Ernotte, vous avez le droit d’être de gauche. Vous avez le droit de défendre vos idées, mais pas de le faire avec notre argent. Si vous voulez militer, faites-le, créez une chaîne, militez avec votre argent. »