Une femme de 39 ans est tuée à l’arme blanche par son ancien compagnon à Saint-Jouan-des-Guérets, en Ille-et-Vilaine. Malgré deux plaintes déposées le mois précédent, l’homme n’avait pas été placé en détention. Il est abattu par un gendarme après avoir menacé les forces de l’ordre.
Une tragédie prévisible
Une femme de 39 ans meurt poignardée dans la nuit de vendredi à samedi à Saint-Jouan-des-Guérets, en Ille-et-Vilaine. L’auteur présumé, son ex-conjoint âgé de 38 ans, l’attaque à l’arme blanche dans la rue. Après les faits, il prend la fuite et rejoint son domicile. Les forces de l’ordre le localisent rapidement. Lorsqu’ils tentent de l’interpeller, l’homme brandit une machette et adopte un comportement jugé très menaçant. Les gendarmes utilisent d’abord un taser pour tenter de le maîtriser. Face à l’inefficacité de cette méthode et au danger immédiat, l’un d’eux ouvre le feu. L’agresseur est abattu sur place.
Selon le procureur de la République de Saint-Malo, la victime avait porté plainte à deux reprises contre son ancien compagnon. La première plainte remonte à la mi-juillet. Elle rapporte alors que l’homme la harcèle par de nombreux messages et appels. Il se présente aussi régulièrement devant chez elle, malgré leur séparation. La seconde plainte est déposée le 2 août. Cette fois, la femme soupçonne son ex-conjoint d’avoir dégradé son véhicule. Dans sa première déclaration, elle affirme toutefois ne jamais avoir subi de violences physiques, verbales ou sexuelles. Elle ne mentionne pas non plus de menaces de mort. Les plaintes sont alors enregistrées, mais l’escalade de la situation n’est pas évitée.
Un nouveau drame et un problème persistant
Ce drame survient alors que la lutte contre les violences conjugales reste une priorité nationale. Les associations rappellent que les signes de harcèlement doivent être pris très au sérieux. Elles estiment que les démarches judiciaires doivent s’accompagner de mesures rapides de protection. L’affaire suscite une vive émotion à Saint-Jouan-des-Guérets et dans toute la région. Plusieurs habitants expriment leur incompréhension face à la rapidité avec laquelle la situation a dégénéré. Des questions émergent sur la capacité du système à protéger efficacement les victimes, même après plusieurs plaintes.
Selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en 2023 en France. Ce chiffre marque une baisse de 19 % par rapport à 2022. Cependant, il reste jugé beaucoup trop élevé par les défenseurs des droits des femmes. Chaque drame rappelle que derrière les statistiques se cachent des vies brisées et des familles endeuillées. Les experts insistent sur la nécessité de renforcer la prévention et d’améliorer la coordination entre justice, police et services sociaux. Les violences psychologiques et le harcèlement, même en l’absence de coups ou de menaces explicites, peuvent précéder des passages à l’acte meurtriers.
À Saint-Jouan-des-Guérets, l’enquête judiciaire se poursuit. Elle vise à préciser les circonstances exactes de l’agression et à déterminer si d’autres signaux d’alerte avaient été identifiés. Pendant ce temps, proches et habitants se rassemblent pour rendre hommage à la victime et dénoncer la violence qui lui a coûté la vie.
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