Global Leadership by Women Summit : une gouvernance mondiale pensée par les femmes

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La rédaction

À l’occasion du Global Leadership by Women Summit, placé sous le haut patronage de la Commission européenne, Chiara Corazza revient sur les enjeux d’un leadership mondial incarné par les femmes. Une interview accordée à The Women’s Voices, partenaire média de l’événement.

Comment avez-vous conçu l’idée du « leadership by women » plutôt que for women ?

Le monde est confronté à des défis inédits et ne peut pas être gouverné que par une poignée d’hommes, souvent plus motivés par leur intérêt personnel, leur ego et leur pouvoir. Nous voyons bien que le multilatéralisme issu des accords de Bretton Woods ne fonctionne plus. Je suis convaincue qu’il faut repenser la gouvernance mondiale et que cette gouvernance doit associer tous les talents, dont bien entendu les femmes. C’est pourquoi nous avons une ambition forte, pour un nouvel leadership.

Nous ne voulons pas d’un leadership conçu uniquement pour les femmes, mais d’un leadership pensé et incarné par elles, au bénéfice de toute l’humanité. Les femmes sont prêtes à diriger et à transformer : elles ont l’ambition (48 % aspirent à des postes exécutifs contre 44 % des hommes), l’éducation (45 % d’entre elles ont un diplôme supérieur, contre 40 % des hommes) et la vision. Il s’agit de franchir un cap et de démontrer que leur contribution est complémentaire et indispensable à celle des hommes pour bâtir une gouvernance équilibrée et durable.

Quels sont les grands enjeux que vous souhaitez mettre en avant lors de cette première édition du Global Leadership by Women Summit, et comment ont-ils guidé la construction du programme ?

J’ai souhaité concevoir et construire le programme autour des défis les plus urgents : finance et investissements responsables, transition énergétique, climat et biodiversité, intelligence artificielle inclusive, commerce et transports durables, gouvernance équilibrée, influence respectueuse des valeurs et diplomatie féministe pour la paix, la sécurité et la prévention des crises.

Tous ces thèmes traduisent une conviction : il faut transformer la réflexion en action et garantir aux femmes une place centrale dans les décisions stratégiques et aux tables de négociations. Dans chaque session, nous allons identifier non seulement les constats, mais surtout nous proposerons des solutions concrètes et des leviers pour agir au niveau de la gouvernance publique et privée, y compris au G7, au G20 et au-delà.

Pourquoi avoir choisi Marseille pour l’organisation de ce premier sommet ?

Marseille est une ville qui relie les mondes : dans une période de repli sur soi, de protectionnisme, elle incarne l’ouverture, le dialogue et l’échange. Depuis des siècles, elle est le port où toutes les civilisations se sont rencontrées, où toutes les langues ont été parlées et comprises.

Marseille est au cœur de la Méditerranée, le berceau de notre civilisation, et relie l’Europe et l’Afrique, les cultures et les peuples, hier, aujourd’hui et demain. Accueillir le premier Global Leadership by Women Summit à Marseille, c’est choisir une ville qui reflète pleinement notre ambition : connecter les mondes pour construire ensemble un leadership global, plus juste et visionnaire.

Avec plus de 500 participants, 70 intervenants et une ligne éditoriale forte et ambitieuse, quels résultats concrets espérez-vous voir émerger de cette journée ?

Ce sommet est conçu comme un lieu d’action et de réalisations. C’est l’occasion d’affirmer que le leadership des femmes a un impact économique mesurable : jusqu’à 28 trillions de dollars ajoutés au PIB mondial, selon la Banque mondiale.

Aussi, chaque session plénière voit la participation d’intervenants de très haut niveau, issus des secteurs publics et privés, de la société civile, des médias. Je sais pouvoir compter sur leur témoignage inspirant. Ces leaders engagés viennent de façon généreuse partager leurs défis et leurs succès, pour transmettre l’envie de s’engager à des leaders en devenir, pour leur dire que tout est possible et qu’il est plus que jamais nécessaire de s’engager pour peser dans les décisions stratégiques, pour le bien de tous.

Le sommet comprend un moment dédié au lancement d’un mouvement mondial pour un Global Leadership by Women. Qu’imaginez-vous ?

Marseille sera le point de départ d’une dynamique internationale durable. Nous lançons un mouvement collectif : « The world is changing. So must leadership. »

Le mouvement pour un Global Leadership by Women se veut universel, au-delà des frontières et des cultures. Il affirme que l’avenir doit être décidé par toutes et tous, avec les femmes et les hommes, ensemble, à leur juste place dans les transitions, l’innovation, la gouvernance et la paix.

Les plateformes internationales – Women Economic Forum, G100 Mission, 100 Women @Davos, Women In Tech® Global, Cercle des Subversives, Arab International Women’s Forum – sont parties prenantes, afin de garantir un rayonnement mondial. Il s’agira d’une mobilisation portée par des leaders déterminés sur les cinq continents, pour ouvrir la voie à une gouvernance juste, équilibrée et visionnaire, centrée sur l’humain.

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