VIDEO – Alexandra David-Néel, la première Européenne à entrer au Tibet

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VIDEO – Orientaliste, chanteuse d’opéra, féministe… L’aventurière Alexandra David-Néel est surtout connue pour être la première Européenne a être entrée dans Lhassa, capitale du Tibet interdite aux étrangers.

Plus jeune, Alexandra David-Neel est première cantatrice à l’Opéra d’Hanoï en Indochine durant deux saisons. Elle y interprète des rôles pour les œuvres de Verdi (La Traviata), de Bizet (Carmen) et de Massenet (Thaïs) avec qui elle entretient des rapports épistolaires.

De retour à Paris, elle se rapproche de la pensée anarchiste grâce à un ami de son père, Élisée Reclus, géographe et philosophe politique. Il sera son mentor. La jeune fille écrit Pour la vie, un traité anarchiste en 1892. « L’obéissance, c’est la mort, y explique-t-elle froidement. Chaque instant dans lequel l’homme se soumet à une volonté étrangère est un instant retranché de sa vie. » Les femmes, écrit-elle aussi, doivent échapper à la tutelle de leur mari en travaillant.

Une femme aventurière

La jeune fille découvre le bouddhisme au musée Guimet, dédié aux civilisations asiatiques, à Paris et se convertit à l’âge de 21 ans.

En 1911, elle décide de partir, seule, en voyage d’études bouddhistes en Asie, pour dix-huit mois. Elle ne rentrera que quatorze ans plus tard. Alexandra David-Néel a marché plus de 2 000 kilomètres d’octobre 1923 à février 1924 avec son fils adoptif Aphur Yongden. Elle était déguisée en pèlerine tibétaine, mendiant sa nourriture et se comportant comme les femmes les plus pauvres du pays. Une ruse pour pénétrer à Lhassa, capitale du Tibet interdite aux étrangers. Lorsqu’elle rend publique son aventure, quelques mois plus tard, la France est abasourdie par son audace.

C’est lors de ce voyage, en 1912, au Sikkim (nord de l’Inde), qu’elle complète ses connaissances en bouddhisme dans de nombreux monastères. Le prince et chef spirituel du Sikkim, Sidkéong Tulku, lui demande ainsi de l’aider à réformer le bouddhisme, qu’il trouve arriéré.

Lors de ce périple, elle rencontre le treizième Dalaï-Lama, Thubten Gyatso, à Kalimpong (Inde). Une première pour une femme européenne.

Engagement féministe

En 1925, Alexandra rentre en France. Convaincue qu’elle a pour mission de faire découvrir au monde les beautés du Tibet et du bouddhisme, elle multiplie les conférences et raconte son histoire dans un livre qui connaît un succès mondial.

Elle a écrit plusieurs articles dans le journal féministe La Fronde, fondé par la journaliste et actrice Marguerite Durand et participa à des réunions du Conseil national des femmes françaises. Alexandra David-Néel luttait pour l’émancipation économique des femmes, ce qui l’éloigna des féministes issues en majorité de la bourgeoisie. Son exploit de pénétrer en 1924 dans la ville tibétaine de Lhassa a fait d’elle un symbole de l’émancipation des femmes.

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