Alice Diop, réalisatrice française, vient de faire un doublé à la Mostra de Venise. Elle a remporté le Grand Prix du Jury -le Lion d’Argent- et le prix du premier film pour sa première fiction, « Saint Omer », inspiré d’un fait divers et du procès qui a suivi.
« Nous ne nous tairons plus ». Tels ont été les mots boulversants prononcés par Alice Diop samedi à la Mostra de Venise. La réalisatrice de 43 ans, très émue à la réception de ses deux prix, n’a pas hésité à prendre la parole pour mettre en avant son son combat pour les femmes, et surtout pour « les femmes de couleur » : « Femmes noires, le silence ne nous protègera pas », a-t-elle déploré.
Un film émotion
« Saint Omer » est inspiré d’une histoire vraie d’un infanticide qui a bouleversé Alice Diop. Guslagie Malanda y interprète une immigrée sénégalaise, Laurence Coly, accusée d’avoir tué son bébé de 15 mois en l’abandonnant sur une plage du nord de la France, à marée montante.
Dans « Saint-Omer », la réalisatrice cherche à explorer « la grande question universelle » du rapport des femmes à la maternité. Le film, qui sort en France le 23 novembre, se concentre sur le procès auquel la réalisatrice a assisté. « J’ai été obsédée par cette histoire dès le départ. J‘ai vraiment été sidérée, traversée par beaucoup de choses assez intimes sur mon rapport à la maternité« , a-t-elle confié. Alice Diop a également confié avoir choisi « un fait divers d’apparence sordide pour aller questionner quelque chose de beaucoup plus vaste, qui est le rapport que toutes les femmes et tous les hommes ont avec la maternité« .
La réalisatrice, jusqu’ici spécialisée dans le documentaire, avait déjà reçu un César en 2017 pour son court-métrage « Vers la tendresse ».