Le premier musée consacré au vagin rouvre à Londres

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La rédaction

Le « Vagina Museum », premier musée consacré aux vagins, vulves et à l’anatomie féminine va rouvrir ses portes le 19 mars après 6 mois d’interruption. Le musée a élu domicile à Londres dans le quartier de Bethal Green. Afin de célébrer cette réouverture, le musée a décidé de lancer une campagne d’affichage afin d’informer le public mais aussi de sensibiliser et d’éduquer.

Un projet éducatif pour pallier un manque

En 2017, Florence Schechter, directrice et fondatrice du musée a réalisé qu’il existait un musée du pénis en Islande mais pas de musée du vagin. De cette observation, elle et son équipe décide de travailler sur la création de celui-ci. Ils ont commencé leur projet à travers des expositions temporaires dans des magasins pop-up, qui accueillent les ventes temporaires. En 2019, ils se sont installés à Camden, un quartier de Londres festif et réputé pour ses magasins décalés. Cette année, ils ont déménagé à Bethal Green.

Hormis, la démarche marquante et peut être même comique, que certains peuvent voir dans la création de ce musée, l’équipe a construit ce projet avec plusieurs objectifs nobles et essentiels. Ils souhaitent éduquer sur le sujet de l’anatomie féminine qui est souvent très tabou et espèrent que le musée permettra de libérer la parole et de permettre aux personnes concernées d’oser en parler. Le musée est inclusif et ne concerne pas l’anatomie des femmes mais l’anatomie de toutes personnes ayant une vulve, peut importe leur genre. Ils revendiquent le musée comme LGBTQ+ friendly, ayant pour objectif de challenger les normes hétéro et cisgenre (personnes s’identifiant au sexe qui leur a été attribué à la naissance). Florence Schechter et son équipe veulent promouvoir des valeurs féministes et inclusives.

Des expositions et des animations autour de l’éducation sexuelle

Le musée propose de nombreuses expositions permettant de déconstruire mais aussi d’ouvrir la parole sur de nombreux sujets. A sa réouverture, vous pourrez par exemple visiter une exposition historique retraçant la vision et la manière de représenter et de gérer les règles dans l’histoire.

Exposition sur les règles, image du site The Vagina Museum

Avant sa fermeture, le musée proposait une exposition nommée « les mythes du vagins et comment les combattre » qui proposait, comme son nom l’indique, de déconstruire les nombreuses fausses informations qui circulent sur les vagins depuis toujours.

L’organisme du musée propose sur son site une découverte des expositions passées, mais aussi des podcasts, dont les objectifs sont les mêmes que ceux du musée. De nombreuses séances de « cliterature », mélange du mot clitoris et littérature en anglais, sont organisées, qui sont des séances de lecture et de discussion autour de livres concernant l’éducation sexuelle. Vous retrouverez également sur le site une jolie boutique proposant des bijoux, des sacs, des livres, des vêtements… sur le thème de l’anatomie génitale.

Sac en vente sur le site

Une campagne de réouverture éducative

Mais si le musée fait parler de lui en ce moment, c’est grâce à sa campagne d’affichage nommée « Neighbours » (voisins en français), qu’on peut retrouver dans le nouveau quartier du musée et qui est destinée à promouvoir l’ouverture de celui-ci. La campagne a été réalisée bénévolement par TheOr London,  à l’origine de la campagne de 2020 « Open Soon » du Vagina Museum, qui a permis de récolter près de 20 000 £ pour le musée lors de la pandémie de COVID-19 et de sa fermeture forcée par le gouvernement, grâce à une vente aux enchères d’œuvres d’art basées sur la vulve.

Les affichages mettent en scènes des dessins de vulves, des messages engagés ou humoristiques, ou les deux. Leur objectif n’est pas d’être provocantes mais éducatives.

Image du site The Vagina Museum

Nadine Gordon, directrice de la création, rapporte « La moitié du monde a une vulve, un vagin et un clitoris – il devrait être normal d’utiliser ces mots dans notre langage quotidien et d’être à l’aise de les voir mentionnés sur des panneaux d’affichage. Si quelqu’un trouve cette campagne sensationnaliste, inappropriée ou bizarre – cela en dit plus sur lui que sur l’œuvre ou le musée ».

Après l’ouverture, les affiches seront disponibles à la vente sur le site web du musée.

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