Une Américaine du nom de Nadine Seiler s’affaire depuis plusieurs mois à rassembler et à faire numériser les traces des protestations anti-racistes Black Lives Matter. Derrière cette démarche, cette femmes souhaite sauvegarder l’esprit de cette contestation afin de la graver dans les mémoires.
Préserver la trace des mouvements sociaux
Les affiches, les panneaux, les bannières, tous ces objets sont des traces des manifestions, du peuple qui se soulève et qui réclame la justice, et pour Nadine Seiler, elles sont également des œuvres d’art. Ces objets ont étés fixés sur une grille devant la maison blanche à Washington durant le mandat de Donald Trump. La clôture de plus de 2 mètres de haut est devenue un point de ralliement mais aussi un mémorial, pour George Floyd, mais aussi pour tous ceux décédés avant lui.
L’endroit est surnommé le « Black Lives Matter Plaza » et est désormais protégé par Nadine Seiler. Elle explique « Je voyais des objets tomber au sol ou être enlevés par des gens, alors j‘ai décidé avec d’autres personnes d’organiser cet espace et de remettre les choses sur la grille » « Des personnes ont ressenti le besoin de venir à Washington et de partager leur histoire sur cette grille et je me suis sentie obligée de protéger leurs voix ». La femme quinquagénaire sans emploi, dédie son temps à la protection et à la préservation de la grille.
Depuis des mois, une fois toutes les six semaines, Nadine Seiler transporte de nombreuses pièces à la bibliothèque Enoch Pratt de Baltimore où elles sont numérisées.
Au moins 600 éléments ont étés numérisés depuis et Nadine Seiler espère finir cette opération en automne. Elle envisage de faire don de cette collection originale à des associations et à des musées. « Nous voulons que cela soit montré » insiste-t-elle.
Rendre hommage aux victimes
D’autres mouvements pour la préservation de l’art éphémère des mouvements sociaux voient le jour aux Etats-Unis. La cousine de George Floyd, assassiné par la police Américaine, a cofondé le « George Floyd Global Memorial » pour sauvegarder les nombreux objets et offrandes déposés en hommage au lieu de sa mort. « Nous avons plus de 3.000 pièces artistiques: panneaux, lettres, plusieurs peintures murales » énumère la femme qui envisage la création d’un musée où exposer ces œuvres. « Il est vraiment important de pouvoir raconter notre histoire de la façon dont nous voulons la raconter », conclut-elle.
