À 28 ans, la pilote suisse et entrepreneure Laura Villars se lance dans une bataille électorale inédite : briguer la présidence de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA). Première femme à se présenter à ce poste, elle incarne une nouvelle génération de leadership, portée par la diversité, la transparence et l’innovation.
Une candidature qui bouleverse le paysage de la FIA
L’annonce de Laura Villars a pris de court le monde du sport automobile. Jusqu’alors, la course semblait se jouer entre Mohammed Ben Sulayem, président sortant, et Tim Mayer, ancien commissaire de la FIA. L’entrée en lice de la Suissesse rebat les cartes. Jeune, pilote en activité, engagée notamment en Ligier European Series, après des passages en F4 Arabie saoudite ou en Ferrari Challenge Europe, elle se distingue aussi par son profil d’entrepreneure.
Sa candidature pourrait redistribuer les voix réformatrices auparavant concentrées sur Tim Mayer. Un défi de taille à l’approche du scrutin prévu le 12 décembre à Tachkent, en Ouzbékistan.
Une ambition « ouverte aux femmes et aux nouvelles générations »
Consciente de briser plusieurs plafonds de verre, celui du genre comme celui de l’âge, Laura Villars revendique un projet fédérateur : « J’ai construit autour de moi une équipe solide, où figurent des personnalités aguerries au sein du système. Il est essentiel de s’entourer des bonnes personnes pour prétendre à de tels défis. » Elle affirme vouloir replacer la démocratie interne au cœur de la FIA, défendre le rôle des clubs nationaux et promouvoir une gouvernance plus ouverte : « La FIA doit redevenir la fédération des clubs et des licenciés. Mon ambition : une gouvernance plus démocratique, plus transparente, plus responsable, ouverte aux femmes et aux nouvelles générations. »
Laura Villars s’inspire également de figures pionnières comme Susie Wolff ou Michèle Mouton, et veut démontrer que diversité rime avec efficacité. « Je porte une nouvelle vision, et il était temps de faire bouger les lignes. »
La Suissesse s’est déjà illustrée sur ces thématiques. En mars 2024, à Doha, lors d’un événement consacré aux femmes sportives, elle affirmait : « Nous ne réclamons pas de passe-droit. Laissez-nous simplement exister et faire nos preuves. Nous allons vous montrer que nous sommes autant capables que vous. » Dans son programme, elle insiste sur la transparence financière et institutionnelle, la promotion de l’égalité des chances, le développement du sport automobile durable et électrique, et le soutien aux jeunes talents. Elle souhaite également positionner la FIA comme référence mondiale en mobilité durable et sécurité routière, et moderniser les outils de communication pour rapprocher clubs et fédération.
Au-delà des urnes, Laura Villars espère créer un précédent : prouver qu’une femme, jeune, pilote en activité et entrepreneure, peut incarner l’avenir d’une institution longtemps dominée par des hommes issus d’une génération antérieure.
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