Deux avocates écossaises Claire Mitchell et Zoe Venditozzi, se battent depuis 2 ans pour rendre hommage aux milliers de femmes exécutées pour sorcellerie pendant près de deux siècles.
La chasse aux sorcières et la loi Witchcraft Act
« Entre le 16e et le 18e siècle en Ecosse, environ 4.000 personnes ont été accusées de sorcellerie. 84% étaient des femmes » explique Claire Mitchell, une avocate de 50 ans. Elle a décidé de faire de la justice pour les sorcières, son combat.
La loi Witchcraft Act, en vigueur de 1563 à 1736, prévoyait la peine capitale pour toutes les personnes accusées de sorcellerie.
Plus de 2500 personnes ont été accusées de sorcellerie et exécutées, la plupart du temps étranglées puis brûlées. L’Ecosse a été particulièrement touchée par ce phénomène. « On les empêchait de dormir pendant des jours (…) et elles avouaient qu’elles étaient des sorcières, dansaient avec le diable ou avaient des relations sexuelles avec lui » raconte Claire Mitchell.
Zoe Venditozzi, raconte avoir découvert récemment l’histoire des chasses aux sorcières et a découvert que « n’importe qui pouvait être accusé » « généralement ordinaires, souvent pauvres, vulnérables, qui ne pouvaient pas se défendre ».
L’association « Witches of Scotland » un combat pour la mémoire
Devant ce constat, Claire Mitchell a monté l’association « Witches of Scotland », le 8 mars 2020, à l’occasion de la journée des droits des femmes. Son association se base sur 3 réclamations principales.
Elle souhaite que le gouvernement gracie les personnes condamnées pour sorcellerie. D’après Natalie Don, député du SNP « Cela enverra également un message fort à l’échelle internationale pour montrer que ces pratiques ne sont pas acceptables ». En effet, la chasse aux sorcières est une pratique qui existe encore dans certains pays. L’association demande aussi les excuses officielles des autorités, en reconnaissant la responsabilité de l’Ecosse dans cette chasse aux sorcières.
Enfin l’association demande la création d’un monument national en souvenir de ce drame. Il existe pour l’instant une petite colonne en pierre surnommée « la pierre des sorcières », dans le cimetière du 16e siècle de Dundee. Des passants y laissent des fleurs et des pièces de monnaie en hommage et en souvenir à ces personnes sacrifiées par ignorance.