VIDEO – Muriel Pénicaud : “Beaucoup de filles ne vont pas vers le monde des startups car elles veulent un équilibre de vie”

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VIDEO – À l’occasion du salon Viva Technology, Muriel Pénicaud donne des solutions pour attirer plus de jeunes filles vers les métiers de la tech. Rencontre exclusive avec l’ancienne Ministre du travail, engagée pour l’égalité femmes/hommes.

Alors que plus de la moitié des métiers qui verront le jours ces 50 prochaines années auront un rapport avec la tech, seules 8% des jeunes filles se dirigent vers ce type d’emplois. Pour Muriel Penicaud, ancienne Ministre du travail au gouvernement d’Edouard Philippe, l’éducation est l’un des premiers leviers à activer pour motiver les filles. “Les enseignants et les parents poussent leurs fils vers la tech et leurs filles vers des métiers plus littéraires”, explique-t-elle avant d’ajouter : “c’est un biais culturel et cognitif qui doit être supprimé.”. IA, data, santé, arts, climat, ou encore éducation, elle propose d’agir “partout et montrer les rôles modèles” aux jeunes filles pour leur montrer l’étendue des métiers de la tech “dès le plus jeune âge”. 

Réinventer le fonctionnement des startups

Muriel Penicaud identifie également un véritable obstacle dans le mode de travail et d’organisation des startups. Selon elle, les jeunes filles ne sont pas attirées par des entreprises dans lesquelles il faut travailler 15 à 18h par jour pour avoir du succès. “Beaucoup de filles ne vont pas vers le monde des startups car elles veulent un équilibre de vie”, explique l’auteure de Engagée (éditions Alpha- 2023). “Il faut arrêter de confondre le nombre d’heures avec l’efficacité et révolutionner le mode de travail des startups”. 

 

L’accès au capital, un véritable obstacle pour les femmes

Troisième obstacle relevé par l’ancienne Ministre : l’accès au capital qui reste trop difficile pour les femmes. “Seulement 25% des startuppeurs sont des startuppeuses car les investisseurs n’investissent que la moitié de ce qu’ils auraient placé pour un homme dans une entreprise montée par une femme !”, dénonce-t-elle. Effectivement, les équipes fondatrices 100% féminines ont levé 126 millions d’euros soit 0,81% du montant total des investissements en France en 2022 (chiffres : SISTA&Eldorado). Seulement 3% des startups exclusivement féminines ont été financées par du capital-risque, contre plus de 80% de celles 100% masculines.

“On a besoin des femmes dans la tech !”, rappelle Muriel Penicaud, qui insiste sur le fait que ces métiers permettent une grande autonomie financière pour les femmes : “Il n’y a pas de liberté sans autonomie financière et la tech ouvre ces perspectives”.

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